A Etouvie, alors que les locataires de la Société Immobilière Picarde doivent faire face à une augmentation soudaine de leurs charges mensuelles décidée par le bailleur social. Les conseillers départementaux communistes du canton, Laurent Beuvain et Dolores Esteban proposent que la SIP vende son siège social pour aider les locataires à faire face à l’augmentation des prix de l’énergie.

Une réunion publique est organisée ce jeudi 16 février à 18h00, salle des Provinces, à Amiens, pour décider de la suite de la mobilisation contre cette augmentation.

A Etouvie, les locataires de la SIP vent debout contre l’augmentation des charges, « jusqu’à 100 euros mensuels voire plus dans certains cas » © Twitter / L.Beuvain

Après plusieurs semaines de mobilisation, Fany Ruin, présidente de la SIP a annoncé qu’un conseil d’administration exceptionnel se tiendrait le 27 février. Les locataires doivent décider de la suite de la mobilisation ce jeudi soir.

Laurent Beuvain, conseiller départementale communiste appelle le bailleur à participer financièrement à l’augmentation des charges causées par le prix de l’énergie. « Nous avons proposé au bailleur de se résoudre à faire également des efforts de maîtrise des dépenses de fonctionnement comme il le demande aux locataires en revendant son siège social situé place d’Aguesseau, au pied de la cathédral d’Amiens, estimé entre 8 à 10 millions d’euros et d’acheter un siège social plus modeste, dans un quartier populaire, pour faire une bascule de plusieurs millions d’euros et participer ainsi au financement de l’explosion des charges subies par les locataires. » Une proposition que la municipalité balaie d’un revers de main et (UDI) juge « totalement démago. »

Pourtant « Quoi de plus logique pour qui fait la leçon d’économie de s’appliquer à soi-même cette logique de sobriété et de réduction du train de vie pour participer à l’effort collectif ? » demande Laurent Beuvain.

La maire d’Amiens, Brigitte Fouré (UDI) s’est entretenue avec Fany Ruin et préfère proposer un paiement au réel des factures d’énergie plutôt que sur estimation. Clésence et l’Amsom, deux autres bailleurs confrontés également à l’augmentation des prix de l’énergie, ont opté pour un fonctionnement similaire et donc avec une augmentation moindre pour les locataires.

Une situation qui inquiète le conseiller départemental communiste, le quartier populaire connait des difficultés sociales et économiques importantes:  « Étouvie, 40 à 45% de demandeurs d’emplois, un peuple de petites retraites, une majorité de bas salaires, des salariés aux petits boulots qui jonglent avec l’intérim , des familles monoparentales «  rappelle t-il.

Et de poursuivre: « C’est une marée humaine de grande misère qui s’échoue au pied des tours. Ce sont ces femmes durement usées par la vie, des hommes cassés par le travail et l’intérim et des jeunes qui regardent leurs parents avec comme vérité la révélation. qu’aucun avenir est possible. Ce sont des yeux rougis par les larmes qui ont creusé des rides sur des visages éprouvés qui constituent le gros du bataillon des habitants des quartiers populaires. »


Dans l’attente d’une action forte de la part du bailleur, la détermination reste forte chez les élu-es -de nombreux bords politiques différents- et chez les locataires. Une réunion publique est organisée ce jeudi 16 février à 18h00, salle des Provinces, à Amiens, pour décider de la suite de la mobilisation contre cette augmentation.