Ce vendredi plusieurs centaines de personnes ont manifesté à Etouvie contre l’augmentation des provisions de charges décidées par le bailleur social, la Société Immobilière Picarde (SIP). Elle représente dans certains cas près de cent euros mensuels plongeant les locataires dans un profond désarroi.

Le maire-adjoint, Clément Stengel (UDI), plaide pour une facturation au réel plutôt que des provisions sur charges brutales plongeant les familles, déjà fortement touchées par l’inflation, dans la précarité.

Dolores Estéban et Laurent Beuvain, conseillers départementaux communistes du canton, étaient à l’initiative ce vendredi aux côtés des locataires en colère. © Twitter / L.Beuvain

Entre 300 et 400 personnes  étaient rassemblées ce vendredi à Etouvie, à l’ouest d’Amiens, pour protester contre la hausse soudaine des loyers et des charges. Dolores Estéban et Laurent Beuvain, conseillers départementaux communistes du canton, étaient à l’initiative : « 400 personnes rassemblées devant l’agence de la SIP Bords de Somme pour refuser l’explosion des loyers et des charges. Après le refus de la direction de la SIP d’entendre et de retenir la moindre de nos propositions, jeudi , le mépris s’est traduit par les bureaux de l’agence fermée ! Elle n’est ouverte que pour encaisser les loyers pas pour entendre les locataires ! Le mépris a un visage … celui de la SIP »  martèle Laurent Beuvain sur les réseaux sociaux.

Le mépris a un visage … celui de la SIP

Laurent Beauvain (PCF), conseiller départemental de la Somme

« Les 400 locataires rassemblés, mobilisés et très remontés se retrouveront à nos côtés jeudi 16 février à 18 heures salle des provinces » , précise Laurent Beuvain. « Nous serons accompagnés d’un juriste sur les questions locatives , ou d’un syndicaliste du logement ou d’un huissier pour mener une action collective qui pourra soit inviter au paiement des loyers et charges sur la base de la quittance de décembre 2022 sans tenir compte des charges nouvelles de 2023 et de la quittance de janvier, soit à une contestation devant une juridiction compétente, soit une autre initiative alternative. »

Et de mettre en garde: « Qui nous prêterait l’intention d’obliger ou d’inciter les locataires à ne pas payer leur loyer ne serait pas la vérité. C’est une des pistes envisagées mais pas l’unique recours. »

Une éventualité qui pourrait mettre en danger les locataires qui souhaiteraient changer de logement, selon Clément Stengel, maire-adjoint en charge du secteur ouest: « combien de fois je vois des locataires de bonne foi qui veulent changer de logement et où on découvre qu’il y a un ou des impayés, en commission, un dossier comme ça, ça ne passe pas, payer son loyer et ses charges, c’est une obligation de locataire. »

J’ai envoyé un message à Fany Ruin, afin de savoir si elle souhaitait revoir les choses dans un contexte dépassionné.

Clément Stengel (UDI), maire-adjoint du secteur ouest d’Amiens

Une mise en garde qui n’empêche pas le maire-adjoint de rappeler le contexte délicat dans lequel se trouvent certaines familles: « J’ai envoyé un message à Fany Ruin (présidente du conseil d’administration de la Société Immobilière Picarde NDLR) afin de savoir si elle souhaitait revoir les choses dans un contexte dépassionné. Il faut rappeler qu’il s’agit de provisions sur charges, les montants demandés peuvent impacter fortement les familles. Dans certains cas, l’augmentation représente un tiers du montant réservé à leur loyer, il serait préférable pour les habitants de passer à une facturation au réel« , confie Clément Stengel.

S’il y a peu de levier politique pour aider les plus précaires face à l’augmentation des prix de l’énergie d’après le maire-adjoint, la situation a de quoi inquiéter ces amiénois qui font les frais d’un manque de protection de l’Etat face à l’explosion des prix.

Le collectif de locataires, bien déterminé à se faire entendre, se réunira le 16 février, à 18h00, salle des Provinces, à Etouvie, pour donner une suite à son action.

DT