Dès ce mardi 2 février, le Ad’hoc café, situé place du Don à St Leu, proposera aux étudiant-es de la ville plusieurs repas préparés gratuitement par les soins du cuistot, Laurent Giacomelli. La distribution s’effectuera directement sur place.
Le responsable du restaurant, Thierry Martin, s’est entouré des acteurs incontournables en matière de lutte contre la précarité alimentaire pour les plus jeunes. L’épicerie sociale et étudiante Agoraé, le Marché Solidaire, Unicef Picardie mais également le magasin Intermarché de Longueau ont répondu présents pour participer à cette initiative de solidarité. Thierry Martin, propriétaire du Ad’hoc insiste sur le caractère spontané du geste et annonce d’emblée ne pas mélanger les genres: « Toute aide est bonne à prendre mais je tiens à ne pas tout mélanger, au Ad’hoc on peut se permettre de donner des plats aux étudiant-es parce que nous ne faisons pas de ventes à emporter; pas de mélange possible entre bénéfices et solidarité, nous restons fermés pour le moment mais pas inactifs pour venir en aide. »
Rendre la pareille
Avis partagé par Laurent Giacomelli qui a proposé un coup de main pour mener à bien l’initiative. C’est lui qui se charge de la préparation des plats cuisinés et prêts à consommer par les étudiants. Une respiration pour le cuisinier qui depuis deux mois n’a pas mis la main aux fourneaux: « Au début ne pas travailler, faire une pause, c’est bien, mais à force, on tourne en rond, là c’est l’occasion de se rendre utile » s’enthousiasme t-il.
Se rendre utile et rendre la pareille; la démarche est claire pour ces professionnels de la restauration. Thierry Martin sait ce qu’il doit aux étudiants qui ont participé au fil des décennies et des générations à l’identité de St Leu.
En temps normal, les étudiants sont là toute l’année, ils font vivre le quartier et c’est ma manière à moi de leur venir en aide au moment où ils en ont le plus besoin.
Maintenir l’essentiel
L’épicerie Agoraé et le Marché Solidaire se sont portés volontaires pour approvisionner l’équipe en légumes et fruits de saison et en denrées alimentaires. De son côté, Ludovic Rovol, responsable d’Intermarché Longueau, se chargera de la viande, un geste de solidarité que le responsable de magasin renouvelle volontiers: « J’avais déjà eu l’occasion de travailler sur de petites actions de solidarité, Lucien Fontaine, président du comité local d’Unicef m’avait contacté l’an dernier pour distribuer des kits éducatifs lors de la période de confinement où les enfants s’étaient retrouvés sans école. J’ai répondu présent cette fois aussi pour les étudiants! »
Le collectif qui regroupe plusieurs associations autour du Ad’hoc café proposera ces repas gratuits dès mardi 2 février. Le début de la semaine sera consacrée à la livraison et à la préparation des petits plats destinés aux étudiant-es qui subissent les revers de la gestion de la crise sanitaire. L’initiative qui permet de rendre accessible une alimentation diversifiée et équilibrée vise également à apporter un peu de chaleur et de réconfort aux étudiants durement touchés.
Pour Thierry Martin, le patron du Ad’hoc, c’est surtout l’occasion de maintenir la vie autour de son restaurant, d’entretenir un lien essentiel et on peut avouer qu’il est plutôt clairvoyant sur le sujet : « Contrairement à ce que dit Madame Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, ce n’est pas d’un psy que les jeunes ont besoin c’est surtout de bien manger. »