L’association Les Boites à vélo veut poser les premiers jalons en matière de reconnaissance des professionnel-les cyclistes. Elle lance une enquête d’envergure pour proposer de réelles solutions à ces professionnels et aux pouvoirs publics. Les résultats seront connus en juillet.
Présente dans plusieurs villes de France, l’association nationale lance en partenariat avec l’ADEME, le Ministère de la Transition écologique, la Chaire Logistic City et l’Interface transport un grand observatoire européen de la cyclomobilité professionnelle.
Diffusé par Opinion Way depuis avril, le questionnaire est accessible à tous les professionnels mais aussi aux cyclistes, aux élus et usagers intéressés par le sujet. Gaétan Piégay, chargé de projet pour Les Boites à vélo nous explique les intentions de l’association qui regroupe plus de 220 entreprises en France utilisant le vélo dans leur activité.
« Ce questionnaire s’adresse à tout le monde et concerne les trajets professionnels à vélo hors domicile-travail. » Accessible directement en ligne, près de 1000 personnes ont déjà répondu. Grâce aux réponses de quelque 1500 participants espérés, l’observatoire veut dresser un constat sur ces pratiques professionnelles dont le vélo est au cœur de l’activité afin d’apporter des solutions concrètes et chiffrées.
« On tient à interroger des élus, des dirigeants, qu’ils soient pratiquants ou pas du vélo, sur la façon dont on peut mieux intégrer la cyclomobilité professionnelle »
Pour construire cette enquête Les Boites à vélo avaient en tête cinq grandes cibles parmi les usagers, les décideurs de collectivité, les dirigeants d’entreprise, de micro entreprises ou les professionnels de la cyclo logistique comme les transporteurs à vélo. « Il n’y a aucune étude sur les professionnels à vélo, on voulait une grande étude qui puisse apporter des données sur cet aspect » précise Gaétan.
Née en 2019 sur le plan national, l’association regrouperait déjà près de la moitié des professionnels à vélo en France: « On peut estimer qu’il y a plusieurs grands cercles et que l’on réunit une bonne moitié d’entre eux. » L’association « poursuit un objectif non partisan, d’utilité sociale et d’intérêt général » en faveur de ces professionnels de plus en plus nombreux dans les centres urbains et confrontés à des problèmes bien spécifiques.
Problèmes d’assurance
Outre les problèmes de reconnaissance face aux grandes plateformes de distribution, souvent peu encadrées lorsqu’elles utilisent des voitures et utilitaires, les professionnels de la cyclo logistique rencontrent régulièrement des problèmes face à l’assurance des biens transportés. Peu adaptées à l’activité professionnelle à vélo, les formules d’assurance négligent souvent les objets transportés par le cycliste: « C’est un sujet sur lequel on travaille en collaboration avec des assureurs pour proposer des solutions adéquates, il y a un véritable chantier pour assurer le matériel et celui que l’on transporte. »
Des Hubs pour les livreurs
Pour l’association il faut alors améliorer les assurances pour le matériel et la marchandise et pousser à la construction d’espaces urbains plus favorables aux cyclistes professionnels. A Amiens comme dans d’autres villes, les livreurs à vélo se retrouvent en un point précis souvent au milieu des restaurants ou à cheval entre deux points aux multiples établissements. C’est le cas de la place René Gobelet à Amiens où souvent se retrouvent ces professionnels parfois dans l’attente d’une nouvelle livraison ou reprenant simplement leur souffle un instant. « C’est un vrai sujet d’aménagement urbain, comment on incite dans les villes à la cyclologistique, garer son vélo pour livrer etc… Avec l’expansion des services de livraison, il faut trouver de véritables hubs pour les livraisons qui prennent en compte tous ces paramètres, qui prennent en compte également la variété des vélos, entre le cargo et l’électrique par exemple. » Autant de questions que devraient soulever cet observatoire de la cyclomobilité professionnelle dont les résultats seront connus dès juillet.