Ce samedi 18 mars, plusieurs milliers de manifestants étaient mobilisés à Amiens suite au recours du 49.3 par le gouvernement pour faire passer en force sa réforme des retraites. Entre 1500 selon la police et 3000 personnes ont battu le pavé selon l’intersyndicale. La tension était palpable dans le cortège; gazage des manifestants à la gare, tags sur des bâtiments du centre-ville, scindée, la manifestation s’est clôturée par plusieurs interpellations.

A Amiens, la tension est montée d’un cran chez les opposants à la réforme depuis le recours au 49.3 par le gouvernement. Plusieurs interpellations ont eu lieu, des manifestants ont été gazés. © Clément Foucard / Photophoque – Amiens 18/03/23

Malgré un cortège moins fourni, la mobilisation amiénoise ce samedi, a rassemblé 3000 manifestants selon les syndicats.

Dès 14h00, les opposants à la réforme étaient présents pour rappeler que leur voix et leur mobilisation pendant près de dix jours, avaient été piétinées, méprisées par l’usage du 49.3. Une humiliation parmi la population, déjà perceptible ce jeudi, où en marge d’une manifestation sauvage, un amiénois, porteur d’un handicap, lâchait à la foule un sincère et lapidaire: « Il n’en a rien à foutre de nous. »

Suite à ce passage en force de la réforme des retraites, l’hostilité envers Emmanuel Macron grandit; sur les pancartes et dans les chants des manifestants, ce samedi, les « Macron démission/ Macron destitution » ont rythmé le parcours.

 

Le cortège a commencé son itinéraire un peu avant 15h, en passant par la rue de Beauvais et des Jacobins; trajectoire similaire mais inverse, au jeudi soir de contestation qui a entrainé une manifestation sauvage.

Après 15h30, plusieurs centaines de personnes se sont dirigées vers la gare du Nord. Une partie des manifestants a tenté de pénétrer dans la gare comme jeudi soir. La tension est montée d’un cran et les opposants et usagers de la gare ont été gazés plusieurs fois. Le groupe a rejoint le cortège qui s’est dirigé vers Saint-Leu.

L’Hôtel de ville et d’autres lieux tagués, plusieurs interpellations

Le cortège s’est scindé une nouvelle fois place du Don, à Saint-Leu. Les manifestants ont atteint la place de la cathédrale où ils ont interrompu une cérémonie avec Brigitte Fouré (UDI). La maire d’Amiens n’a par ailleurs, pas souhaité se prononcer concernant la réforme des retraites malgré les multiples demandes de tous les groupes d’opposition de gauche en conseil municipal et d’agglomération.

Après une pause musicale, les manifestants ont rejoint l’Hôtel de ville et le cortège s’est dissipé vers 17H20 devant la Maison de la Culture, après trois heures de manifestation.

La gare, la mairie et la place de la cathédrale ont été taguées par de jeunes manifestants. Ils ont été interpellés quelques minutes après la mobilisation d’après Hubert de Jenlis (Renaissance) adjoint à la sécurité d’Amiens, qui condamne fermement les tags.

Des actions plus radicales qui marquent un tournant dans la contestation et témoignent d’un grand sentiment d’humiliation chez les manifestants, dont certains sont prêts désormais, à outrepasser les règles, pour montrer leur détermination à se faire entendre.

DT