Alors que l’élection du premier secrétaire du Parti Socialiste finit en désordre, les observateurs pointent une fragilisation du parti qui souffre de ses dissensions entre les pro et anti-NUPES; au contraire pour cet ex-élu socialiste, Olivier Faure a su faire renaître un parti au bord du gouffre après l’ère Hollande. Selon cet ancien élu amiénois, le parti reprendrait les « anciennes recettes » hystérisant les militant-es: « Si les passions se déchaînent c’est que le parti va mieux » , nous glisse t-il un brin cynique.

Olivier Faure a été réélu premier secrétaire du Parti Socialiste, un résultat que son adversaire conteste. © Franceinfo/Radiofrance

Annoncé vainqueur puis contesté par son adversaire Nicolas Mayer-Rossignol, Olivier Faure a été reconduit officiellement à la tête du parti avec 50,83% des suffrages selon les premiers résultats et 51,09% suite à l’examen des conditions de vote. Ainsi, 23 759 des 41 000 adhérents du PS ont participé au vote. Le camp du maire de Rouen, soutenu par David Assouline (sénateur PS de Paris) et Carole Delga (Présidente PS de la Région Occitanie) n’a pas hésité à accuser les partisans de Faure de truquer le scrutin.

En poste depuis 2018, le premier secrétaire du PS avait terminé en 2021 très loin en tête du scrutin ou quelque 22 000 adhérents avaient participé. Ultra-favori à sa succession, le député de Seine-et-Marne affrontait Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin.

Cette fois, la militante PS est arrivée troisième et a fini par donner son soutien à Nicolas Mayer-Rossignol, tout comme la maire PS de Paris, Anne Hidalgo.

Suite à l’annonce des résultats, le premier secrétaire du PS a rappelé ce matin au micro de France Info que « les contentieux ont été étudiés par la commission de récolement. Les procès verbaux de toutes les fédérations sont à la disposition de la presse. Le résultat est incontestable. » Et de tacler au passage son rival : « Les fédérations organisent le vote. Je renvoie Nicolas Mayer-Rossignol à la sienne: en Seine-Maritime, des photos nous montrent les urnes en carton, pas scellées, et des scrutins sans enveloppe. Nous n’avons ni mairies, ni préfets, ni agents municipaux pour organiser le scrutin. »

Une réalité qui rappelle pour certains militants la nécessité du vote électronique qui peut être davantage sécurisé:

Des conditions de scrutin et des contestations délétères pour le parti

Outre les conditions de scrutin contestées par les deux rivaux, depuis l’annonce des résultats jeudi 19 janvier au soir, Olivier Faure et Nicolas Mayer-Rossignol se sont affrontés par médias interposés sur ce deuxième tour du scrutin pour élire le patron du PS. Des contestations qui ont laissé apparaître de profondes dissensions parmi les socialistes: « le parti est coupé en deux, c’est assez significatif, il y a la NUPES et les autres mais sur la bataille des chiffres, les anciennes recettes font toujours de l’effet et dans le fond, si les passions se déchaînent c’est que le parti va mieux » nous glisse Lucien Fontaine, ex socialiste amiénois.

En effet, en 2008, lors du Congrès de Reims, Martine Aubry, Ségolène Royal et Bertrand Delanoë s’affrontaient pour le poste. Le parti est à l’époque scindé en trois motions et les résultats seront également contestés. Martine Aubry sera finalement élue Première secrétaire du PS, devançant Ségolène Royal de 102 voix.

Pour sa réélection, Olivier Faure se retrouve dans une position similaire et dans un parti fracturé. Une période aussi propice à un regain de vitalité qu’à un effondrement ou à une profonde refondation pour le parti. La réélection du premier secrétaire sera officialisée devant les militant-es lors du 80e congrès du Parti Socialiste qui se tiendra du 27 au 29 janvier à Marseille alors que le camp Le Foll, Cazeneuve, Delga suscitait toujours les inquiétudes parmi la direction du PS. Des candidats soutenus aux législatives par ces élu-es PS pro Mayer-Rossignol ont attribué leur financement électoral, pour un montant global de plus d’un million d’euros selon Mediapart, au Parti radical de gauche. Certains proches du premier secrétaire du PS y voient la constitution d’un pécule en vue d’une scission après le congrès. Les intéressés avaient démenti formellement l’information.

 

Les premiers résultats officiels par fédération