Malgré un cortège un peu moins fourni qu’en mars, Amiens reste mobilisée contre la réforme des retraites alors que le Conseil constitutionnel, dernier rempart institutionnel contre le texte de loi, doit rendre son verdict le 14 avril.

Entre 12 000 personnes selon la CGT et 2500 selon la Préfecture ont manifesté ce jeudi 6 avril dans les rues de l’agglomération, entre parcours officiel et improvisé; une manif façon puzzle.

Plusieurs milliers de manifestants à Amiens, ce jeudi 6 avril, contre la réforme des retraites.

Après plusieurs actions cette semaine, l’intersyndicale locale et les manifestants contre la réforme des retraites, se sont réunis dès 14h30 devant la Citadelle, à Amiens, ce jeudi. Empruntant un parcours via le boulevard Beauvillé et le quartier St Leu, le cortège s’est scindé en plusieurs parties, boulevard Alsace Lorraine.

Trois personnes ont été interpellées pour des dégradations en marge de la manifestation d’après la Préfecture de la Somme. Malgré ces feux de poubelles boulevard Beauvillé et devant le Palais de Justice notamment, l’ambiance est restée festive et propice aux réinterprétations musicales et revendicatrices.

Les Rosies du Planning familial de la Somme ont marqué une pause face au parc St Pierre, le temps d’expliquer le but du collectif et d’entraîner à la lutte contre la réforme des retraites toujours jugée défavorable pour les femmes.

Vers 16h30, une partie du cortège a poursuivi un parcours improvisé vers la gare, une seconde partie plus conséquente a préféré tourner et respecter le parcours officiel à travers le quartier St Leu.

Les macarons les mieux gardés de France

Une partie du cortège a pu pénétrer dans le centre-ville, déjouant les barrages de CRS à l’entrée de la rue des Trois Cailloux. Surgissant au beau milieu de la circulation, les manifestants sont passés devant plusieurs lieux symboliques à travers la rue piétonne, se faufilant entre passages et ruelles; si devant le Palais de Justice ou le commissariat -où quelques manifestants taquins ont collé des stickers sur les portes- nous n’avons constaté aucune présence policière, la Police de l’Etat semblait réquisitionnée pour défendre la boutique du chocolatier Trogneux.

Un constat qui avait déjà été fait par le député LR, Emmanuel Maquet, il y a une quinzaine de jours, suite aux dégradations de la permanence du parti à Amiens, lors du rejet de la motion de censure provoquée par l’usage du 49.3 par le gouvernement. « Nous attendons une réponse ferme des pouvoirs publics pour sévir contre ces nervis d’extrême-gauche qui agissent avec lâcheté », fustigeait le député aux côtés de Pierre Savreux, président du parti dans la Somme:

« Nous demandons aussi que l’État assure la protection de tous les lieux consacrés à la délibération nécessaires au bon fonctionnement de nos institutions et pas seulement d’une boutique de macarons de centre-ville »

Emmanuel Maquet, député LR de la Somme (21/03/2023)

Faisant ainsi référence à la boutique Trogneux, protégée à plusieurs reprises par les forces de l’ordre lors des dernières manifestations. « Les Républicains de la Somme ne se laisseront jamais intimider par ces ennemis de la démocratie« , concluait alors le communiqué.

Après une halte place Gambetta, les manifestants ont poursuivi leur trajectoire, s’éparpillant après trois heures de manifestation tantôt place Vogel, tantôt devant la Maison de la Culture, alors que l’autre partie du cortège avait terminé le parcours officiel.

Au terme de cette journée, l’intersyndicale a annoncé une nouvelle mobilisation nationale contre la réforme des retraites, le jeudi 13 avril, veille du verdict du Conseil constitutionnel dont la censure est attendue par les syndicats.

DT