Ce samedi 10 juillet au soir plus d’une trentaine de gendarmes ont délogé une dizaine de personnes qui préparaient la tenue d’une soirée sur un champ privé à Saint-Sauflieu, au sud d’Amiens, sans autorisation. Après avoir été informés de l’annulation, les participants qui devaient se rendre sur place ont du se replier à Oissy, à une vingtaine de kilomètres de la rave-party initiale. Les militaires leur sont tombés dessus le dimanche matin.
Ils étaient encore une centaine sur place lors de la venue des militaires ce dimanche matin à Oissy. Les gendarmes de la compagnie d’Abbeville ont contrôlé les participants à une rave-party organisée en secteur forestier, quelques verbalisations à la clef mais aucune interpellation n’est à déplorer.
Selon le Courrier picard, « ils étaient environ 250 sur place et certains avaient prévu initialement de se rendre à la rave-party qui devait se tenir à Saint-Sauflieu et dont les préparatifs ont été interrompus samedi soir par les gendarmes de la compagnie de Montdidier »
Un dispositif limitant les départs précipités et alcoolisés a été mis en place durant toute la journée.
Un encadrement légal pour les rave-parties
Evidemment, les rave-parties ne sont pas illégales et sont encadrées depuis une vingtaine d’année par un arsenal qui s’épaissit même s’il demeure asymétrique et flou sur le type de manifestations concernées.
Le Sénat explique bien le positionnement du législateur à ce sujet: « Le régime juridique de ces évènements a été modifié en 2001 pour mieux l’adapter à la réalité du phénomène12(*). Les rave parties sont désormais régies par les articles L. 211-5 à L. 211-8 du code de la sécurité intérieure, complétés sur le plan réglementaire par le décret n° 2002-887 du 3 mai 2002. Ce régime spécifiquement créé pour « les rassemblements […] exclusivement festifs à caractère musical, organisés par des personnes privées dans des espaces qui ne sont pas au préalable aménagés à cette fin, lorsqu’ils […] donnent lieu à diffusion de musique amplifiée » est indéniablement empreint de pragmatisme. A cet égard, il tire les conclusions de l’échec du dispositif préexistant qui conduisait à ce que 90 % des rave- parties ne soient pas déclarées aux autorités administratives. Là où le Royaume-Uni a décidé en 1994 l’interdiction des rassemblements de plus de dix personnes pour écouter de la musique répétitive, le législateur français a finalement opté pour un régime de déclaration auprès du représentant de l’État qui reprend ainsi la main sur l’encadrement des rave- parties. »
Le contexte de crise sanitaire ajoute certes un flou quant à la tenue de ces évènements. Pour Oissy, le nombre de participants étant très peu élevé au regard des jauges fixant des contraintes spécifiques pour limiter la propagation du virus dans les manifestations officielles, difficile d’imaginer quelconque velléité de la part des forces de l’ordre.
Les organisateurs doivent néanmoins s’assurer toujours de quelques règles élémentaires comme un engagement écrit du propriétaire des lieux qui abritera la rave ou la déclaration préalable à la commune et en Préfecture si l’évènement rassemble plus de 500 personnes, ce qui n’a manifestement pas été fait ce week-end.