Stéfanie Vollmann est journaliste pour la télévision allemande. Elle était présente à Amiens entre les 25 et 29 mars pour couvrir les manifestations et actions locales contre la réforme des retraites. Alors que l’Allemagne connait de fortes grèves, la journaliste de l’ARD, première chaine de télévision publique du pays, témoigne face à la mobilisation française qu’elle estime bien plus violente.
La télévision allemande a suivi un gréviste contre la réforme des retraites à Amiens, du blocage d’un rond-point à la manifestation de l’après-midi, le 28 mars.
En Allemagne, les transports ont été à l’arrêt et les hôpitaux et le ramassage des ordures partiellement affectés, lundi 27 mars. Face à une inflation de 9 %, les syndicats du pays réclament une hausse de 10,5 % des rémunérations. Les syndicats Ver.di et EVG, qui représentent respectivement 2,5 millions de travailleurs dans les services et 230 000 employés dans les chemins de fer exigent une augmentation des salaires de 10,5 %. Une revendication directement liée à l’inflation, qui a atteint près de 9 % sur un an en Allemagne.
La télé allemande à Amiens pour interviewer les camarades de @UnionSolidaires avant le début de la manif. Il paraît qu’on donne un paquet d’idées à nos voisin·es en ce moment ! pic.twitter.com/zJOrJLSsIf
— SUD éducation Somme (@SommeSud) March 28, 2023
En miroir aux revendications syndicales outre-Rhin, Stéfanie Vollmann était présente à Amiens pour la télévision allemande, lors des actions contre la réforme des retraites la semaine dernière. La journaliste a été surprise par la violence des manifestations en France: « On voit que les français se révoltent beaucoup que nous. On est aussi un peu perturbé par les violences qu’on ne connait pas à ce niveau en Allemagne » nous confie t-elle.
Pour la journaliste Allemande basée à Paris, la « révolte » française est plus violente qu’en Allemagne.
Face aux mobilisations contre la réforme des retraites, la journaliste allemande est étonnée qu’on ne montre pas plus la réalité; selon elle, beaucoup de salariés sont contraints de travailler au-delà de l’âge légal de départ, pour ne pas sombrer dans la misère une fois la retraite arrivée: « on parle souvent des 62/64 ans comme très tôt alors qu’aujourd’hui ce n’est quasiment jamais la réalité des Français. Ils partent plus tard à la retraite. »
