Alors qu’Amiens Métropole expérimente et lance des chiens renifleurs de fuites dans le réseau de l’agglomération et que la Préfecture de la Somme a placé le département « en vigilance » concernant le niveau des nappes phréatiques, l’opposition de gauche amiénoise propose 6 mesures pour prendre à bras-le-corps et éviter les restrictions d’utilisation d’eau pour la population, régulières lors de la période estivale.
A l’occasion d’une question orale au sujet de la gestion de l’eau lors du Conseil d’Amiens Métropole ce jeudi 11 mai, le groupe d’opposition « Amiens c’est l’tien » a détaillé ses 6 propositions pour mettre fin au gaspillage dans l’agglomération et construire un véritable plan d’urgence: « chaque année, 5 millions de m3 d’eau s’échappent du réseau d’eau potable d’Amiens Métropole. C’est l’équivalent de 25 fois le volume de la cathédrale d’Amiens. Autant d’eau perdue et non disponible pour l’agriculture, durement impactée par le dérèglement climatique. Alors que d’autres territoires installent des méga-bassines, prédatrices des ressources en eau, d’autres solutions existent: »
1.Instaurer la tarification sociale et progressive de l’eau
Dans son récent plan eau, le gouvernement s’est prononcé favorablement sur cette mesure. Amiens Métropole la refuse systématiquement, préférant faire payer à tou.te.s et de la même façon, quelque soit les revenus, le prix des travaux nécessaires sur le réseau d’eau. Mais en 10 ans, le prix du m3 d’eau a augmenté de 50 %. Et le réseau fuit toujours massivement.
2.Distribuer des mousseurs pour robinet, économes en eau, à l’ensemble des foyers de la Métropole
La distribution de kits hydro-économes aux foyers fait partie des mesures préconisées par l’État aux collectivités placée sen vigilance sécheresse. L’installation d’un mousseur sur un robinet permet de réduire de 30 % à 50 % sa consommation.
3.Élaborer une stratégie pour généraliser la désimperméabilisation des sols
La désimperméabilisation des cours d’écoles et le choix de revêtements perméables pour quelques aménagements est une première étape qu’il est temps de généraliser, autant que possible, aux nouveaux projets afin de permettre l’infiltration de l’eau dans les sols, et ainsi la recharge de la nappe phréatique.
4.Favoriser la végétalisation des toitures
Un toit végétalisé temporise l’écoulement de la pluie et évite le trop plein d’eau dans les canalisations urbaines. Cela favorise l’approvisionnement des nappes phréatiques et limite le risque d’inondation lors des pluies fortes et soudaines auxquelles on assiste avec le dérèglement climatique.
5.Inciter à la récupération des eaux de pluie dans les nouvelles constructions
Installer des cuves de récupération des eaux de pluie pour arroser les plantes et le potager, ou pour l’approvisionnement des chasses d’eau, permet de diminuer sa consommation d’eau potable. Il serait intéressant d’étudier la possibilité de récupérer les eaux de pluie des bâtiments de la collectivité pour l’entretien des espaces verts et le nettoyage de la voirie.
6.Planter des haies en bordure des terrains agricoles de l’agglomération
Planter des haies facilite également l’infiltration des eaux de pluie et apporte de multiples bénéfices :amélioration de la biodiversité, préservation de la qualité de l’eau, lutte contre l’érosion des sols… Si 2023 sera l’année de l’arbre à Amiens, 2024 pourrait être l’année des haies à l’échelle de l’agglomération.
Conseil de l’agglomération, ce jeudi 11 mai 2023: