Les opposants au projet immobilier du maire de Camon, Jean-Claude Renaux, ne semblent guère désarmer; près de 300 électeurs de la cité située dans l’agglomération amiénoise, ont déjà signé une pétition demandant une consultation pour reclasser la parcelle du projet tant controversé au cœur des Hortillonnages.

La pétition devrait aboutir sur une consultation locale des électeurs de Camon qui seront appelés à se prononcer sur ce projet immobilier situé sur les berges de la Somme.

C’est à la place de ces arbres, au cœur des hortillonnages, que la « Venise verte » a été initialement pensée, un non-sens écologique et social pour les opposants attachés à ce patrimoine naturel inestimable.

La Denise verte, association de défense des berges de la Somme, opposée au projet immobilier du maire (ex PCF) Jean-Claude Renaux, a lancé une nouvelle pétition pour tenter de reclasser la parcelle de la discorde. En convaincant plus de 10% des électeur-trices de Camon, l’association espère imposer une consultation locale sur l’ensemble immobilier prévu. Une consultation locale qui reste un avis consultatif et qui n’a pas de valeur d’action obligatoire de la part de la collectivité contrairement au référendum. Pour le maire, il s’agit d’un simple « coup de communication, un buzz politique.« 

« Il y a quelques temps il nous accusait aussi d’être des « bobos écolos, rappelle sur les réseaux sociaux, Régis Douchain, opposant au projet. Jean-Claude Renaux nous reproche en fait de faire ce qu’il a fait pendant toute sa carrière politique: essayer de convaincre, communiquer autour de ses idées… Et pour ce qui est d’être écolo-bobo, le voir parader en vélo samedi 7 mai lors de la journée de la bicyclette d’Amiens Métropole ça fait sourire. Cependant il ne nous viendrait pas à l’idée de nous moquer, car s’il est maintenant adepte des déplacements en vélo c’est tant mieux. Et mieux vaut que ça arrive tardivement que jamais! »

Les principales revendications des habitant-es sont claires: le projet est trop volumineux, nuisible à la biodiversité et dans un site d’une rareté mondiale; les Hortillonnages. Le site devrait aussi accueillir des bateaux privés qui pourront s’amarrer devant les imposantes bâtisses, d’où le nom de « Venise verte ». Parmi les opposant-es, on retrouve les militant-es en lutte contre le projet Boréalia, regroupé-es au sein de l’association P.A.T.A.T (Préservons l’Avenir des Terres Amiénoises pour Tous-tes) mais aussi des conseillers municipaux d’opposition et beaucoup d’habitant-es: « les 10% d’électeurs nécessaires pour une consultation locale seront largement dépassés » prévient la Denise verte.

En effet, selon l’ article L1112-16 du Code général des collectivités territoriales, « dans une commune, un dixième des électeurs inscrits sur les listes électorales et, dans les autres collectivités territoriales, un vingtième des électeurs, peuvent demander à ce que soit inscrite à l’ordre du jour de l’assemblée délibérante de la collectivité l’organisation d’une consultation sur toute affaire relevant de la décision de cette assemblée. » Une demande de consultation locale qui ne peut être signée qu’une seule fois par électeur et par trimestre; de quoi épuiser néanmoins le maire de Camon, qui refusait, il y a encore quelques mois, une réunion publique par crainte des opposants, débutant ainsi avec ce projet contesté, une 22e année à la tête de la commune, plutôt mouvementée.