Dans la nuit de vendredi à samedi 17 septembre, le street-artiste Benjamin Grafmeyer a recouvert entièrement le passage Becquerelles et le Pont à Moinet situés dans le quartier St-Leu, à Amiens.

Accusé de plagiat, le street artiste a préféré recouvrir les œuvres initiales. Il a proposé deux autres graphismes pour éviter toute ambiguïté.

Pour éviter toute ambiguïté, Benjamin Grafmeyer a recouvert ses deux fresques passage Becquerelles et ici, Pont à Moinet suite à des accusations de plagiat. © Lafleur Sandrine Twitter 11/09/2022

Pour sa 2e édition, une quinzaine de street-artistes français et espagnols participeront au festival IC.ON.IC qui se tiendra du 4 octobre au 17 décembre. Si la municipalité comptait sur « une trentaine d’artistes » , les trottoirs, ponts et murs du quartier St-Leu accueilleront plus d’une vingtaine de graphismes originaux répondant à un thème précis.

Cette année, la thématique  « Du dedans, du dehors, des espaces sans frontières  ? » est commune aux parcours d’art urbain, de vidéo mapping du 20 au 22 octobre et d’art contemporain prenant place pour sa part, dans 15 structures culturelles partenaires du 14 novembre au 17 décembre. Un thème, pour cette nouvelle édition d’IC.ON.IC, qui promet de jouer sur les lignes et les limites.

Mais c’est à une tout autre ligne que s’est heurté Benjamin Grafmeyer. L’artiste qui a ouvert la série de préparatifs pour le festival, a recouvert le weekend dernier, deux fresques, à peine achevées, d’une épaisse peinture bleue. « Après avoir été interpellé sur la proximité graphique et artistique entre le travail réalisé ces dernières semaines et une œuvre pré-existante, j’ai pris la décision de recouvrir moi-même les fresques débutées sur le pont des Becquerelles et Pont à Moinet et de proposer deux nouvelles pièces pour le festival Iconic 2022« , nous précisait-il ce lundi matin.

« N’y voyez là aucun différend avec Amiens Métropole. J’ai aimé travailler à Amiens et peindre dans le quartier Saint Leu, aussi je souhaite proposer aux habitants et aux visiteurs deux nouvelles fresques qui se déploieront sur les deux passerelles sur lesquelles petits et grands pourront circuler dès la semaine prochaine. »

Et de conclure avec enthousiasme: « Je remercie encore la municipalité ainsi que toute l’équipe du festival pour leur confiance et leur soutien. »

Si les reproches formulés à l’artiste n’ont ici pas de conséquence c’est que Benjamin Grafmeyer a réagi avec pragmatisme, vite et seul. Pour ses deux nouvelles fresques, il est reparti de zéro, a revu le graphisme et la structure de chacune.

S’inspirant de la géographie du lieu, le graphiste et sérigraphe professionnel reprendra par ailleurs une dizaine d’îlots à l’image du quartier traversé par la Somme; une ligne plus locale et nettement moins ambiguë selon lui.