Jusqu’au 31 mars, Kofoh expose quelques unes de ses œuvres à la Galerie Rêve Lucide. Entre ambiance trains de nuit, pop culture et graff sauvage, le street-artiste amiénois dessine des visages qui font penser à ceux d’Angry Birds ou de Mario Kart, collés les uns aux autres, sorte de Keith Haring local.

« Trop vieux pour mourir jeune », Kofoh à la Galerie Rêve Lucide jusqu’au 31 mars. (Mise à prix: 3500 euros).

Kofoh fait sa première expo à la Galerie Rêve Lucide jusqu’au 31 mars. Ses œuvres entre personnages multiples et graff sauvage, aux couleurs vives, sont exposées dans ce jeune espace de Saint-Leu. Kofoh a commencé à tagger dans les transports en commun, la nuit : « ça fait longtemps que je fais du graffiti, j’ai commencé dans les années 1990 et même plus précisément, c’était du graffiti vandale quoi. Sur tous les supports, la rue, les roulants, ce qu’on appelle les roulants ce sont les trains, les métros… »

Kofoh est un street-artiste amiénois, il est exposé à la Galerie Rêve Lucide jusqu’au 31 mars.

Originaire d’Amiens, Kofoh a souvent migré vers la région parisienne, terrain de jeu plébiscité par les street-artistes mais il ne s’est pas arrêté là, multi-casquette-touche à tout, « après j’ai fait plein de villes, j’étais spécialisé dans les métros et les trains et il y a toujours des p’tits clins d’œil à ce milieu ferroviaire que j’affectionne particulièrement. Ca m’a poussé à aller graffer à Amsterdam, Rotterdam, Lille ou Marseille. »

L’univers de Kofoh sent l’attente vagabonde des gares, l’asphalte aux couleurs d’un rêve plus lucide que jamais, parfois en noir et blanc et aux lignes répétitives qui donnent des airs de dessins animés.

Exposés dans les rues d’Amiens, lors du dernier festival de street-art ICONIC, les personnages de Kofoh font penser à ceux de Keith Haring ou plus récemment de Marjane Satrapi. Les Nike et l’Urban culture en plus.

Certaines œuvres de Kofoh exposées à la galerie sont rétroéclairées. Celle-ci attire les regards, elle est mise en vente à partir de 4000 euros.

Si vous lui demandez laquelle de ses œuvres préfère t-il, Kofoh vous répondra, un brin poète: « elles ont toutes un peu quelque chose de moi, enfin de compte, c’est toujours difficile pour un père de dire quel enfant il aime le plus. »

La Galerie Rêve Lucide: un lieu autogéré à la gloire des street-artistes locaux

L’exposition de Kofoh est la troisième exposition de la toute jeune Galerie Rêve Lucide. Lieu artistique situé au cœur de Saint-Leu autogéré par des street-artistes et lancé par Juan Spray et Kwes, la galerie fait également office d’atelier.

Le lieu, bien aménagé fait la promotion des artistes locaux, un lieu rare totalement financé par les street-artistes eux-mêmes: « on a un bail, on paie un loyer comme tout le monde » nous rappelle Kwes, street-artiste et membre du collectif Cache-misère. « Cela permet aux artistes locaux d’avoir une véritable vitrine mais on ne se prive pas d’inviter des artistes de l’extérieur. » L’association qui gère l’espace a plusieurs cordes à son arc et fait aussi de la location d’œuvres ou de la médiation culturelle.

Ouvert depuis septembre, ce lieu éclectique, dynamique et à la gloire de l’art urbain et des artistes locaux manquait cruellement à Amiens alors que la politique culturelle de l’agglomération fait la part belle aux arts de rue sous toutes les coutures.

Jusqu’au 31 mars; du mercredi au dimanche de 15h00 à 19h00.
18 rue des Majots,
Amiens

> galerierevelucide@gmail.com

DT