Après cinq années d’existence, l’association féministe et lesbienne, Les Bavardes, a annoncé, le 5 octobre, son auto-dissolution. La salariée, embauchée depuis plusieurs années, a quitté ses fonctions et malgré les 300 actions menées depuis 2017 à Amiens, l’association en a profité pour tourner la page définitivement.

Un choix motivé, entre autres, par les lourdeurs administratives causées par le salariat au sein d’une association lesbienne et féministe.

« Après 5 ans d’engagement, l’élan révolutionnaire et alternatif s’est vu finalement déborder par la lourdeur et l’ampleur des tâches administratives, la difficile transmission de responsabilités associatives et politiques, ainsi que face à de trop nombreuses sollicitations auxquelles il est aujourd’hui difficile de répondre de manière qualitative » , justifie l’association dans un communiqué.

L’association Les Bavardes a annoncé son autodissolution afin de raconter son histoire.

Face à ces ralentissements que subissent de nombreuses associations en France, le collectif ne reste pas moins fier des combats menés: « Nous n’avons pas à rougir de ce qui a été accompli, nous en sommes même super fier-es » confie l’équipe, avant de préciser: « Nous sommes lucides sur les désaccords qui nous ont divisé-es en interne, mais aussi les quelques casseroles et procès d’intentions auxquels nous avons fait face, qui nous ont questionné-es puis affaibli-es, tant sur notre légitimité politique que notre estime personnelle » .

« La professionnalisation de la cause lesbienne et féministe c’est non »

L’association féministe et lesbienne amiénoise va plus loin: « Nous aurions pu faire le choix collectivement de continuer à nous développer en reconstruisant du salariat  pour répondre à l’ensemble des sollicitations, mais la professionnalisation de la cause lesbienne et féministe c’est non. »

L’association a annoncé, le 5 octobre, son auto-dissolution motivée par de nombreux tiraillements internes et par un désir de raconter autre chose. Le collectif veut se scinder en deux, l’un veut poursuivre la lutte, l’autre veut raconter son histoire. Et c’est dans cette perspective que l’association souhaite faire ses adieux le 16 octobre lors de la dernière assemblée générale.

Une page se tourne ainsi pour les féministes et lesbiennes amiénoises qui souhaitent, plus que jamais, s’affirmer en nuançant leur positionnement politique.