Jeudi 6 juillet, Oise Hebdo a publié sur son site les coordonnées et le portrait de Florian M. accusé du meurtre de Nahel M. à Nanterre suite à « un refus d’obtempérer. » Le ministre de l’Intérieur a saisi la justice suite à une demande du syndicat policier Unité SGP Police FO. Oise Hebdo réplique en s’appuyant sur la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur. Archive. Photo CC.

« La loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse a prévu des limites à cette liberté de la presse. Son article 39 sexies, qui ne date pas de 1881 mais de 2011, fixe de façon limitative la liste des fonctionnaires de police et militaires de la gendarmerie nationale qui ont droit à l’anonymat. Le policier (Florian) M., impliqué dans la mort de Nahel M., à Nanterre, le 27 juin, n’est pas inclus dans cette liste. Il n’est pas concerné par cette loi » écrit le directeur de publication, Vincent Gérard.

Et de poursuivre « C’est qu’en France, suite à la Révolution française et au rôle phare qu’a tenu notre nation pour brandir le flambeau des droits de l’homme, la liberté de la presse est la règle générale. Les atteintes à cette liberté ne peuvent être qu’exceptionnelles et strictement limitées. »

Avant de préciser ce qui a mené la rédaction à publier cette information : « La rédaction d’Oise Hebdo découvre, jeudi 6 au matin, que le nom et l’adresse de Florian M. sont divulgués sur plusieurs sites. Ce sont plutôt des sites d’extrême gauche “anti-flics”. Il y est dit, notamment, que le policier habite dans l’Oise. Or, notre journal est consacré aux nouvelles de l’Oise, c’est sa fonction et sa légitimité. Aussitôt, la rédaction vérifie l’information. Tout semble concorder avec les informations publiées par le policier, lui-même, sur le site «Copains d’Avant». De plus, tout correspond avec les informations abondantes données sur la carrière du policier par Le Monde, Le Figaro, Libération. De plus, l’unité du policier ne fait pas partie de la liste des unités «anonymes». Décision est alors prise de publier l’information » précisait le média ce vendredi.

Un faisceau de « preuves » qui parait léger et une intention et une utilité à déterminer qui ont provoqué la réaction du ministre. Selon France Info, le syndicat Unité SGP Police FO affirme qu’il a « saisi et obtenu du ministre (de l’Intérieur) des poursuites contre cette honteuse révélation » d’Oise Hebdo « permettant d’identifier le domicile (du policier et de sa famille) alors qu’ils sont menacés de mort ».

Scandalisé, le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez a rappelé sur France Info ce vendredi matin que l’information avait circulé précédemment: « Nous avons déjà interpellé des individus qui s’étaient livrés à cette diffusion. »