Honte sur nous. Avant ce présent numéro, 19 éditions de la Bête, et pas un seul article sur ce monument amiénois qu’est l’association « On A Marché Sur La Bulle. » Bien sûr, elle a été évoquée ça et là, au détour d’entretiens avec des illustratrices, illustrateurs, bédéastes, sympathisantes et sympathisants du livre et de la bande dessinée, bien sûr il y a eu quelques relais d’évènements, mais, partant du principe que tout le monde connaissait, nous n’avions jusqu’alors pas jugé pertinent de rentrer dans le vif du sujet. Mais tout ça ne pouvait plus durer : cette Bête est la 20e , elle se doit de proposer du contenu prestigieux.

Et, les planètes s’alignant, nous sommes également à l’aube des Rendez-vous de la Bande Dessinée, petit festival devenu grand, puis gigantesque, jusqu’à rayonner internationalement, et dont ce mois de juin marque la 27e édition. On dirait donc que c’est le moment ou jamais pour vous emmener dans les coulisses d’une de nos plus grandes fiertés d’Amiénoises et d’Amiénois, nous avons rencontré Céline Goubet, directrice adjointe, et employée historique de l’association, en charge du service éducatif.

Céline Goubet, directrice adjointe et employée historique de l’association « On a marché sur la bulle »

Quel est ton parcours ?
Je suis née, j’ai grandi, et j’ai passé l’essentielle de ma vie étudiante, professionnelle et associative dans la métropole amiénoise. Après de sages et studieuses études en économie, j’ai débuté ma vie professionnelle dans un cabinet Conseil en Ressources Humaines, tout en enseignant en école de Commerce. Mais le marketing, la théorie des organisations, le management, la gestion… Tout cela manquait un peu de culture, de lien aux publics, de piquant, de fun… Et puis, assez vite, j’ai été rattrapée par la question du sens. Très intéressée par les rapports entre formation et emploi, et celles des spécificités de notre territoire (questions auxquelles j’ai consacré mes écrits de fin d’études), j’ai fini par penser que je pourrais être utile «autrement» qu’en étant tournée uniquement vers le monde de l’entreprise. En parallèle de mes études et du début de ma vie professionnelle, j’ai baigné dans le monde associatif, notamment en étant bénévole dans une association d’Education populaire, ce qui était davantage mon cercle de références, celui dans lequel je pouvais expérimenter diverses formes de médiation, et mesurer leurs impacts sur les publics. Ces deux chemins parallèles, et un petit coup de pouce du destin, ont fini par m’amener vers le milieu culturel.

Comment t’es-tu retrouvée à On a Marché sur la Bulle ?
Je mets les pieds pour la première fois dans les locaux historiques de l’association suite à un concours en ligne (que je gagne à l’époque après avoir passé des heures à lire l’intégralité des contenus du site internet). Entrer dans les coulisses du festival a, à ce moment-là, un effet un peu magique sur moi, et je commence à envisager de trouver les moyens organisationnels d’intégrer l’équipe bénévole des Rendez-vous (ce qui n’est pas chose simple, je suis à l’époque maman de jeunes enfants et j’ai une activité professionnelle plutôt dense). Après ce premier contact, et alors que je viens de passer mes 6 dernières années à faire des aller-retours quotidiens entre Amiens et Compiègne pour des raisons professionnelles, je profite d’un congé parental d’éducation pour devenir (enfin!) bénévole des Rendez-Vous. D’abord une journée par semaine… puis deux… puis vient le temps fort du festival… Ce que je vis dans cette équipe, majoritairement bénévole, me plait énormément : l’aventure humaine, assez exceptionnelle, accompagne un projet associatif dans lequel je me retrouve et me projette. Bref, c’est un coup de cœur! La suite relève d’un sacré concours de circonstances. Alors que mon congé parental touche à sa fin, le Conseil régional, principal financeur du premier dispositif éducatif animé par l’association, annonce alors l’extension du projet à 39 établissements, ce qui implique le recrutement d’un.e médiateur.trice dédié.e à ce programme de prévention de l’illettrisme en lycées pro, techniques et agricoles. Et c’est là que tout commence vraiment…

Quelles sont tes fonctions au sein de l’association ?
J’intègre l’équipe professionnelle en 2004, comme médiatrice du livre, pour coordonner et accompagner le développement du Prix Meilleur Premier Album des lycéens picards, un programme de promotion de la lecture en lycée pro techniques et agricoles, qui utilise la bande dessinée comme outil de remédiation. J’entre alors dans une toute petite équipe professionnelle, dont je deviens la troisième salariée. Et puis les projets se multiplient, les équipes grandissent, et pour accompagner et structurer le développement de la structure, je deviens directrice adjointe de l’association, en charge de façon plus spécifique du service éducatif. Avec la multiplication des projets et des activités, il devient également nécessaire de créer des entités juridiques distinctes de l’association pour porter les activités réputées lucratives, comme l’édition ou la location / vente d’expositions. Nos activités s’organisent progressivement et, petit à petit, se dessinent les prémices de ce qui est depuis devenu le Pôle BD Hauts-de-France, un écosystème unique en son genre, entièrement dédié au 9 e Art, dont
je suis aujourd’hui la directrice adjointe.

Passion organigramme… Quels sont les différents pôles ? Combien d’employé.e.s comptent-ils ?
Depuis sa création en 1996, l’association s’est développée, en mobilisant ses ressources bénévoles et professionnelles, en s’appuyant sur de multiples partenariats. Elle a constamment innové, inventé des formats et contenus, des modes et outils de médiation… autour de savoir-faire liés au medium bande dessinée. De l’organisation de ces savoir-faire est né le Pôle BD Hauts-de-France, suprastructure qui emploie actuellement 19 salariés à temps plein, et se déploie autour de 4 domaines de compétences, représentés par les 4 départements suivants : le département ressources, le département éducatif, le département création et le département évènementiel. Le département Ressources initie et accompagne de nombreuses actions de développement autour du livre de bande dessinée sur le territoire. Il conseille et outille les acteurs de la chaîne du livre, les professionnels de la lecture publique, les collectivités, mais aussi les étudiants, associations et structures et du champ culturel et social. Ce département Ressources a également vocation, et c’est un axe majeur du projet du Pole, à guider et soutenir les autrices et auteurs, notamment en région. Avec La Bulle expositions, une des deux structures réputées lucratives du Pôle, nous disposons d’un outil de diffusion des expositions et des outils de médiation inédits créés nos équipes. Le département Éducatif élabore, organise et anime de très nombreux formats d’interventions (838 demi-journées de face-à-face coordonnées en 2022, ce qui n’est pas rien) auprès du public scolaire, périscolaire, universitaire et adulte, pouvant être issu de milieux spécialisés (santé, justice, etc.). Il porte également, avec l’Université de Picardie Jules Verne, un cursus bande dessinée. Les étudiants inscrits à l’UFR des Arts ont ainsi la possibilité d’expérimenter la création en bande dessinée en licence 1 et 2, puis de postuler pour la licence 3 Métiers de la Bande Dessinée. Cerise sur le gâteau, dès la rentrée 2023, ce parcours pourra être poursuivi dans le cadre d’un Master Métiers d’autrices/auteurs de Bande Dessinée, une première dans le monde de l’Université, ces formations étant plus traditionnellement dispensées en Ecoles d’Art. C’est l’installation d’une filière sur la ville qui se joue ici…

Le département Edition et Création est incarné par les éditions de la Gouttière, maison spécialisée en bande dessinée jeunesse, dont la ligne éditoriale témoigne du militantisme des équipes, et de leur lien au projet global du Pôle, notamment sur la question de l’accompagnement des publics vers la lecture. Son catalogue invite ses lectrices et lecteurs à la découverte du 9e Art, et cela dès le plus jeune âge. Ce savoir-faire éditorial représente une ressource précieuse pour tous les projets du Pôle liés à la création.

Et pour finir, le département qui est probablement le plus facilement identifiable du grand public, le département Evènementiel. Ses équipes portent la saison culturelle du Pôle et son temps fort, les Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens, festival réputé être le 3 e festival BD de France. Nos Rendez-Vous offrent tout au long du mois de juin, dans et hors des murs de la Halle Freyssinet, une programmation accessible à tous, riche et variée. Les bénévoles de l’association et les professionnels du Pôle imaginent et produisent de façon collégiale ses contenus, entre expositions et formats de rencontre, permettant aux publics d’entrer en contact avec les autrices, les auteurs et la création contemporaine.
Et rien de cela ne saurait fonctionner sans les vitales « fonctions supports » (administration générale, RH, communication, graphisme, relations éditeurs) et les collègues qui les animent tout au long de l’année. Toutes ces activités (et toutes celles que l’on crée en permanence pour répondre aux besoins de nos partenaires ou pour nourrir et faire évoluer nos pratiques) occupent assez facilement les 19 salariés permanents (c’est peu de le dire), et les importantes ressources humaines complémentaires mobilisées six mois sur douze pour concevoir, monter, faire vivre, et puis démonter les Rendez-Vous.

Quel est le rapport entre On a marché sur la bulle et Les Éditions de la Gouttière ? N’est-ce que
géographique ou les liens sont-ils plus serrés ?

Les éditions de la Gouttière sont nées de nos activités associatives. Sorties de l’association pour des raisons fiscales, les éditions de la Gouttière (et ses équipes dédiées) sont restées fortement liées au projet associatif, puis au projet du Pôle. Le lien filial initial s’est transformé en lien fonctionnel. Ce dernier est fort, empli de sens ; il professionnalise (comme probablement nulle part ailleurs) le département Création du Pôle. Les interactions quotidiennes inter-équipes nourrissent les pratiques, les enrichissent, créent une stimulation forte, une connivence, une meilleure compréhension de l’écosystème Bande Dessinée, et me semblent créer des conditions idéales pour nourrir notre projet global, encore en mouvement.

Quel est ton rapport à la bande dessinée et quelles sont tes sensibilités dans le domaine ?
Je crois que j’ai toujours lu de la bande dessinée. Petite, je lisais tous les albums qui trainaient au pied du lit de mes parents, que ce soit adapté à mon âge, ou pas… C’est comme cela que j’ai lu tout (peut-être pas tout quand même…) Cabu, Gotlib, La Jungle en folie, Iznogoud, Les Pieds Nickelés, Philémon, en même temps que je dévorais les grands classiques de l’époque, à la maison ou à la bibliothèque : Lucky Luke, Astérix, Les Schtroumpfs… Dès que j’allais chez mes grands-parents, je me débrouillais pour me faire offrir le dernier Pif Gadget (je dois bien encore avoir quelque part le fameux collier de griffes de Rahan). Je dévorais tout ce que je trouvais, sans beaucoup de discernement. Et puis mes gouts se sont affinés. Actuellement je lis majoritairement du manga (plutôt du seinen), et encore beaucoup de bandes dessinées jeunesse, par gout mais aussi parce que c’est un de mes outils de travail. J’aime aussi beaucoup la bande dessinée dite « du réel », l’autobiographie et l’autofiction, et je suis grande fan du travail de Frederik Peeters (entre autres, mais je m’en serai voulue de ne pas le citer!)

As-tu un petit conseil lecture, quel est ton dernier coup de cœur?
Mes deux derniers coups de cœur (et tant pis s’il n’en fallait qu’un) sont « Les Pizzlys » de Jérémie Moreau (aux éditions Delcourt) et « Toutes les princesses meurent après minuit » de Quentin Zuttion (éditions Le Lombard), deux livres pleins de sensibilité, qui m’ont énormément touchée. Et je viens de relire Pluto d’Urasawa, quelle maitrise narrative, quelle claque! Je ne pouvais pas avoir cité Frederik Peeters, et ne pas parler d’Urasawa… Je crois que je peux lire et relire tous les albums de ces deux auteurs, sans jamais me lasser…

Donc tu étais passionnée de BD avant d’en faire ton métier?
Passionnée, je ne sais pas trop… A vrai dire je ne me suis jamais posé la question. Lire de la BD a toujours fait partie de mes pratiques de lecture. Et j’aime trainer en librairies, et sur les festivals… Mais pas de « collectionnite aigue » en ce qui me concerne, plutôt un amour du livre, des livres, et pas seulement de bande dessinée (même si en y réfléchissant bien la BD reste mon support de lecture privilégié).

Comment se présente l’organisation du festival ?
Comme chaque année : dense et maitrisée… et en même temps complétement soumise aux aléas du direct! Le festival se déploie depuis quelques années maintenant sur la Halle Freyssinet, et nous maitrisons les contraintes du bâtiment… Mais les amiénois qui fréquentent le quartier se seront bien aperçus de quelque chose : aller-retours de camions, tractopelles en action… le quartier est en travaux, et malgré une vigilance constante et une communication fine avec les différents interlocuteurs concernés nous ne sommes pas à l’abri des aléas. Mais cela fait partie du jeu. Pour autant cette édition se présente bien, avec un joli plateau d’auteurs invités, des expositions variées, et une programmation artistique qui s’annonce dense et de qualité. Les équipes concernées sont déjà en ordre de bataille, et ça s’active du côté de la coordination. On espère une édition qui fera briller les yeux des visiteurs et des auteurs, on remonte nos manches et scrutons nos rétroplannings avec soin pour que tout puisse se déployer dans les temps!

Je sais que le gros des annonces (programmation, affiche…) se fera courant mars… Mais peut-on avoir un petit scoop concernant cette édition 2023 ?
Effectivement le dévoilement de l’affiche et de la programmation aura lieu de façon officielle mi-mars. Que dire sans trop dévoiler ?… Que les amateurs de mangas pourront s’immerger dans l’univers d’une série qui s’est faite une bonne place auprès du lectorat manga. Que les amateurs de comics ne seront pas oubliés. Que bien évidemment il y en aura pour tous, sans oublier le jeune public. Et puis nous avons mis en œuvre de nouveaux partenariats cette année, et ils trouveront des échos sur la manifestation. Et c’est encore peut-être un scoop pour ceux qui ne nous suivent pas sur les réseaux : c’est la talentueuse Chloé Cruchaudet qui nous a fait l’honneur de réaliser l’affiche de cette 27 e édition. Si ce n’est pas un scoop, il semble bon de rappeler que la manifestation dure désormais tout le mois de juin, que les weekends d’ouverture et de clôture sont des weekends avec auteurs, articulés autour de nombreux formats de rencontre et d’une programmation artistique dense. Et les deux weekends intermédiaires permettront aux festivaliers de profiter pleinement des expositions.

Vous allez bientôt quitter vos locaux historiques ? Est-ce une bonne chose? Qu’est ce que ça va changer pour vous ? Est-ce l’occasion d’un nouveau déploiement, d’un agrandissement de l’équipe, d’un développement de vos activités ?
Habituellement il est difficile d’être sûrs qu’un changement aussi important que celui-ci ne déstabilise pas, au moins un peu, les activités… Mais le développement rapide de la structure et les contraintes de nos locaux actuels nous font penser que ce déménagement est une très bonne chose, il est même crucial. Nous allons enfin pouvoir déployer nos activités dans un site apte à accueillir du public tout au long de l’année, ce qui va transformer une partie de nos pratiques, mais qui va surtout nous permettre d’être quotidiennement aux contacts des bénéficiaires de nos projets et du grand public. Pour faire vivre ce nouvel équipement il nous faudra effectivement progressivement densifier nos équipes, repenser nos organisations, penser autrement une partie de nos projets… Sur ce dossier, nous sommes accompagnés dans nos réflexions par nos financeurs, mais également par un cabinet conseil spécialisé, qui travaille avec nos équipes, mais également avec celles du FRAC, de l’ESAD, des Bibliothèques d’Amiens Métropole, du Ciné St Leu… Cette nouvelle façon de nous projeter est pour l’instant hyper stimulante. On en saura plus bientôt, le temps de finir quelques cogitations!

Le festival aussi va déménager? C’est pour quand? Avez-vous déjà des pistes?
Différentes pistes sont actuellement à l’étude, mais toute réponse à cette question semble un peu prématurée. Gardons encore un peu de suspense sur cette question !

Comment, en deux phrases, faire changer d’avis quelqu’un qui prétend ne pas aimer la bande dessinée ?
En deux phrases je ne suis pas sûre de réussir à relever ce défi… ou alors en ayant quelques livres en main. Par contre, en une visite sur les Rendez-Vous de la Bande Dessinée d’Amiens, je suis prête à parier que nous sommes capables de convertir même les plus réfractaires de nos visiteurs ! D’ailleurs si certains de vos lecteurs insensibles au médium bande dessinée veulent tenter l’expérience, je les accueillerai avec plaisir sur le site des Rendez-Vous en juin prochain !

Top 5 Rendez-vous de la Bande Dessinée

1- La plus belle affiche des Rendez-vous de la Bande Dessinée ?
Dur dur… Mais puisqu’il faut choisir, j’opte pour une affiche de festival… qui n’est pas (vraiment) une affiche de festival ! En juin 2020, les contraintes sanitaires du moment ont
mis à bas tous les jolis plans prévus pour la 25e édition de nos Rendez-Vous. Pour autant, il nous a semblé impossible de « ne rien faire ». Nous avons donc imaginé le « Festival qui
s’invite chez vous », un magazine de 54 pages, distribué dans les plus de 90 000 boites aux lettres des habitants de la Métropole. Parmi les 86 commandes passées aux auteurs pour réaliser ce mag, la commande de l’illustration de couverture a été passée à Alexandre Clérisse. J’affectionne particulièrement ce dessin, riche en références, tellement bien senti compte tenu du contexte, et si brillamment réalisé…

2- Qu’est-ce qu’il manque au festival pour qu’il soit vraiment parfait ?
Nos équipes visent déjà l’excellence, difficile en plus de leur demander d’atteindre la perfection ! En dehors de la plaisanterie, créer un évènement culturel récurrent, d’une telle envergure, qui dure aussi longtemps, avec une dizaine de créations d’expositions originales (et tellement d’autres choses…), ça se fait à l’énergie. Et les dépenses d’énergie récurrentes, ça épuise… « La perfection méprise le temps et la peine ». Non, décidément, pas sûrs que nous recherchions la perfection. Par contre, nous saurions utiliser à bon escient toutes ressources complémentaires qui nous aideraient à continuer à passer des caps, à être créatifs, sans risquer l’épuisement…

3- Qui est la/le meilleur.e auteur.rice Amienois.e à le fréquenter (plusieurs réponses possibles)
Le petit groupe d’auteurs amiénois des premières années du festival s’est bien densifié, de nouvelles générations d’auteurs venant progressivement rejoindre les « historiques ». Et quand ces jeunes talents locaux sont d’anciens étudiants des formations en Bande Dessinée de l’UPJV, comme David Périmony ou Anne-Claire Giraudet, cela fait bien plaisir ! Et cela ne fait que commencer… Sur les jeunes auteurs formés à Amiens, plusieurs signent chaque année leurs premiers contrats d’édition. On a bien hâte de pouvoir les accueillir sur le festival !

4- Quelle est ta plus belle rencontre sur les Rendez-vous ?
Tomber nez-à-nez avec Cabu en sortant du QG du festival, ne plus savoir quoi dire et avoir l’impression d’avoir 10 ans, c’est assez marquant… Mais je crois que ma plus belle rencontre est celle avec Hiroshi Hirata, incontournable auteur de Gekiga, spécialiste de l’histoire du Japon et des samouraïs… Un vieux monsieur humble, drôle, d’une immense gentillesse, qui nous a plongé quelques jours dans son univers empli de rites samouraï et de folklore japonais. Il nous a fait rire, sourire, il dégageait une espèce de zénitude et de force à la fois. Une expérience assez unique…

5- Quel artiste rêverais-tu d’accueillir ?
La question qui me permet de faire une de mes blagues récurrentes: « Urasawa et mourir! » Naoki Urasawa est l’auteur des quelques séries qui ont levées tous mes a priori (et oui, j’en ai eu…) sur le manga. C’est un fabuleux conteur d’histoires, un merveilleux créateur de personnages… et une super star un peu inaccessible ! Mais ça ne coute rien de rêver…