Ce vendredi 24 juin, la Cour suprême des Etats-Unis à révoqué l’arrêt Roe vs Wade laissant les Etats américains libres d’interdire l’IVG.

Manifestation pour le droit à l’avortement et à la contraception à Grenoble, en 1973. © PUECH MICHEL/SIPA

La décision de la Cour suprême vient couronner cinquante années de lutte méthodique menée par la droite catholique et conservatrice contre le droit à l’avortement. Le président démocrate Joe Biden a dénoncé une « erreur tragique  » qui « met la santé et la vie de femmes en danger » . Il a appelé les Américains à défendre le droit à l’avortement lors des prochaines élections, en novembre. En France, la révocation a fait réagir.

Une proposition des insoumis refusée par les macronistes en 2018

La députée des Yvelines et présidente du groupe macroniste Renaissance à l’Assemblée, Aurore Bergé, a appelé ce weekend à la constitutionnalisation du droit à l’avortement : une proposition de loi similaire à celle de la France Insoumise déposée en 2018 et refusée par les macronistes de l’époque.

En effet, en avril 2018, Agnès Buzyn, alors ministre de la santé, s’était opposée à une proposition de loi de LFI qui voulait inscrire l’IVG dans la Constitution.

Cette fois, la première ministre, Elisabeth Borne, s’est prononcée en faveur de la proposition de la députée après la décision prise vendredi par la Cour suprême américaine de revenir sur le droit fédéral à l’avortement.

Un peu avant, la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot a annoncé que la NUPES déposerait un texte similaire afin de garantir plus de sécurité pour les femmes face à ce texte de loi qui pourrait faire l’objet de modification au gré des humeurs politiques. La proposition de loi a finalement été déposée dans la foulée puis ouverte aux signatures dès lundi, hors celles des députés du RN.

Pour la NUPES, c’est une proposition de loi « de progrès humain » qui vise à inscrire le droit à l’avortement dans la Constitution, à la suite de la décision américaine sur l’IVG. « L’intergroupe de la NUPES, comme il s’y était engagé vendredi dernier, dépose ce jour une proposition de loi constitutionnelle visant à protéger le droit fondamental à l’interruption volontaire de grossesse » précise le communiqué.

La proposition est ouverte pour cosignature « à l’ensemble des député-e-s de l’Assemblée nationale à l’exception de ceux du Rassemblement national », détaille l’intergroupe LFI-PCF-EELV-PS. « C’est un parti qui a prouvé maintes fois qu’il était l’ennemi des droits des femmes », a déclaré Mathilde Panot à l’AFP.

 

Des rassemblements et des soutiens à Amiens

Face à une telle régression, les réactions ont été nombreuses parmi les classes politiques étrangères, en France comme à Amiens,  plusieurs rassemblements sont prévus en soutien aux américaines et au droit fondamental à l’IVG.

A Amiens, une dizaine d’associations ont appelé à un rassemblement ce jeudi 30 juin à 18h00 devant la Maison de la Culture.

Parmi elles, Les Bavardes, Femmes solidaires, Nous Toutes, le planning familial, la FSU 80, Gas solidarité, Flash our true colors, Idahot, Divergenre et SimiliQueer ont appelé à défendre le « droit fondamental » à l’avortement: « Nous sommes solidaires des américaines qui viennent de perdre la garantie d’un droit fondamental, font savoir les organisateur-trices. Cette terrible nouvelle est un recul pour toutes les femmes : quand le droit à l’IVG est attaqué quelque part, il ne tarde pas à l’être aussi ailleurs. »