Dans la nuit de vendredi à samedi 29 janvier, plusieurs dizaines de véhicules se sont rassemblés à Dury, Mégacité et dans la zone Nord d’Amiens. Les policiers auraient dressé plusieurs PV et interpellé deux personnes en marge du troisième rodéos de la soirée, à Amiens Nord. Suite à cette série d’épisodes de rodéos illégaux, la préfète a interdit….les rodéos.

Captures d’écran lors d’un rodéo à Glisy en 2021.

A Mégacité, ce vendredi soir, il y avait tellement de bruit qu’on se serait cru un soir de match. Si nous n’avons pas assisté à la scène visuellement, les cris et les applaudissements aux sons des dérapages nous sont bien parvenus. D’après les forces de l’ordre, ils étaient près de 300 à assister au rodéo qui s’est tenu illégalement ce vendredi soir, à l’ouest d’Amiens.

Venus de Dury et chassés par les policiers un peu plus tôt, près d’une centaine de voitures et de motos participaient à ce rassemblement illégal. Les policiers, intervenus sur place, ont dressé des verbalisations pour des pots d’échappement défectueux, des défauts de maîtrise, pour non présentation du permis de conduire ou bien encore pour défaut d’assurance. Pas de quoi refroidir ces amateurs de sensations fortes au volant. Un peu plus tard dans la soirée, une partie du cortège a migré dans le nord de l’agglomération où gendarmes et policiers ont été contraints d’intervenir. Deux personnes ont été interpelées. Ils transportaient dans une remorque deux motos dont ils n’ont pas su prouver la provenance. Ils ont été placés en garde à vue pour recel de vol, rapporte Le Courrier picard.




Le lendemain, suite à ces épisodes « sanctionnés immédiatement » d’après la préfète, Muriel Nguyen a annoncé l’interdiction de tout rassemblement de véhicules « dont l’objectif est de réaliser des démonstrations de tuning et de course du vendredi au dimanche inclus, et ce jusqu’au 31 mars 2022 sur le territoire des communes d’Amiens, Salouel, Boves, Camon, Dury, Glisy et Longueau. »

En juillet dernier, une jeune amiénoise de 20 ans est décédée lors d’un rodéo sauvage, à Glisy. Le lieu abritait fréquemment ce genre de rassemblements. Repoussés, les participants ont désormais investi d’autres quartiers de la ville.

Des sanctions graves pour les participants depuis plusieurs années

Une conduite « répétant de façon intentionnelle des manœuvres constituant des violations d’obligations particulières de sécurité ou de prudence […] qui compromettent la sécurité des usagers de la route ou qui troublent la tranquillité publique est puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende » précise la loi de 2018 renforçant la lutte contre les rodéos motorisés.

Néanmoins, dans le cas de rodéos de ce type, les peines sont portées à deux ans d’emprisonnement et à 30 000 € d’amende puisque les faits sont commis en réunion. L’amende peut aller jusqu’à 75 000€ dans le cas où le participant à un rodéo est sous l’emprise d’alcool, de stupéfiants et roule sans permis. Les participants encourent également la confiscation du permis et l’interdiction de le passer pendant 3 ans et jusqu’ à 5 ans d’emprisonnement dans le cadre d’un délit spécifique.

En 2021, d’après le ministre de la Justice, Eric Dupont-Moretti, 1400 sanctions ont été prises à l’encontre des auteurs de rodéos urbains, un chiffre en hausse qui n’empêche guère pour le moment d’enrayer le problème.