Le weekend dernier plusieurs tags homophobes ont été découverts sur les façades du bar gay le Red&White, sur France bleu Picardie et sur l’espace Dewailly, non loin du bâtiment où est situé le siège postal de nombreuses associations amiénoises. Flash Our True Colors, association LGBTQI+, était visée.

Très vite dans la semaine, un jeune adolescent de 15 ans a été soupçonné et placé en garde à vue. Il a reconnu les faits.

Inconnu des services de police, les membres de sa famille « ignoraient manifestement le comportement de l’intéressé » précisait, ce 26 novembre, le procureur d’Amiens au terme de l’interrogatoire.

Le jeune adolescent sans histoire est un lycéen de l’agglomération. Et c’est grâce aux informations d’un chef d’établissement que les policiers du commissariat d’Amiens ont pu l’identifier rapidement. « La perquisition réalisée au domicile de ses parents a permis de découvrir dans son téléphone mobile et plusieurs ordinateurs les preuves de communication répétées via les réseaux sociaux avec des groupes d’individus revendiquant leur homophobie et appelant à la haine ou à la commission d’actes violents » ajoute Alexandre de Bosschère, procureur de la République d’Amiens.

Le profil de l’adolescent interpelle et rappelle, outre le problème d’homophobie criant, la place de l’éducation dans nos vies de plus en plus numériques et incitant parfois à un repli sur soi fatal.

Pour cette fois, l’adolescent risque d’en payer le prix fort. Il est poursuivi par le parquet devant le tribunal pour enfants pour « provocation publique et directe à la commission d’un crime ou délit, provocation publique à la haine ou à la violence, à raison de l’orientation sexuelle et pour dégradation grave du bien d’autrui et de biens publics. »

Des faits qui ne sont pas sans conséquences pour le jeune homme pour qui une évaluation éducative à été demandée en urgence à la protection judicaires de la jeunesse (PJJ) . Sa comparution est prévue dans le courant du mois de décembre.

Le téléphone et les ordinateurs de l’adolescent poursuivi restent saisis dans le cadre d’une enquête incidente sur les menaces et les appels à la haine constatés sur les réseaux sociaux.