Alors que le député du Nord, Adrien Quatennens, a annoncé qu’il comptait revenir dès janvier dans l’hémicycle malgré sa condamnation de quatre mois de prison avec sursis pour des violences envers son épouse et l’envoi répété de SMS, de son côté, la France Insoumise avait déclaré dans un communiqué, qu’elle attendait le député dans quatre mois après une « radiation » momentanée du groupe et « un stage de responsabilité » sur les violences conjugales.

En interne et sur les réseaux sociaux les militant-es LFI sont crispé-es et demandent sa démission.

Adrien Quatennens invité ce 14/12/22 sur BFM à la suite de sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis pour violences conjugales. © BFMTV

« Comme militante féministe, je n’arrive pas à croire qu’une organisation comme LFI et son groupe parlementaire ne demandent pas à Monsieur Quatennens de démissionner, s’étonne Marianne. Quel affreux signal envoyé au mouvement féministe et aux femmes victimes de violences ! »

Pour Mariella aussi, militante LFI, la pilule ne passe pas: « il ne s’agit pas de souhaits personnels. La question est éminemment politique. Ces démissions ne pourraient que faire du bien au combat contre les violences faites aux femmes et également à notre communauté, dans le sens plus large du mot. » Quand Emmanuel, un autre militant, attend avec impatience des clarifications « il peut revenir à l’Assemblée dès demain et siéger en indépendant […] ce qui serait une sacrée provocation. »

Voilà chose faite, Adrien Quatennens a annoncé ce mercredi revenir dès janvier dans l’hémicycle. Malgré sa condamnation de quatre mois de prison avec sursis pour des violences envers son épouse et l’envoi répété de SMS, le député choisit d’esquiver en partie la sanction de LFI qui a annoncé sa « radiation du groupe » pendant quatre mois et de se soumettre à « un stage de responsabilité » sur les violences conjugales et faites aux femmes.

Accompagné et soutenu de façon ostentatoire par certains élu-es locaux comme Zahia Hamdane, conseillère LFI des Hauts-de-France et proche du député du Nord, l’annonce crispe un bon nombre de militant-es qui réclament sa démission mais qui s’interrogent aussi sur la gestion politique par certains représentants LFI de cette affaire.: « Et que dire de la présence d’élu-es FI devant le Tribunal à Lille pour soutenir Monsieur Quatennens ? » s’interroge Marianne.

L’affaire Quatennens pose alors pour les militant-es de nombreuses questions sur les manières et les limites des réintégrations en politique face à des actes condamnés par la justice. Le chemin en est d’autant plus ardu, les violences faites aux femmes sont des conséquences contre lesquelles est supposée se battre LFI mais dont le député du Nord semble ici paradoxalement en incarner la cause.

Le député de la Somme, François Ruffin (LFI/Picardie debout), a reconnu un manque de retenue sur RTL ce jeudi matin, sans avoir réclamé la démission du député du Nord: « Quand le jour même, on a une condamnation pour violences conjugales, réagir en direct ça manque de retenue. Je suis sur le rapport au temps, ça demande du temps pour digérer cette décision de justice […] Un temps de digestion aurait fait du bien. »