Ce jeudi 24 juin, lors d’un vote unanime au conseil municipal d’Amiens, la municipalité a acté la candidature de la ville au label de capitale européenne de la culture pour 2028. Un long dossier est à préparer nécessitant le travail de 3 personnes et la constitution d’un véritable projet pour permettre à la ville de se démarquer.

Ce jeudi, au conseil municipal d’Amiens, les élu-es ont voté à l’unanimité la candidature de la ville au label capitale européenne de la culture en 2028. (photo d’illustration 07/2020)

C’est le ministère de la culture qui choisira en 2023 parmi les villes françaises, celle qui représentera le pays, avant que l’UE choisisse en 2024, la ville française labelisée. En 2028, celle-ci partagera ce titre avec une ville tchèque. Un long processus pour ce label déjà bien ancré qui n’en est pas à ses balbutiements. Il a fait ses preuves et les retombées tant pour la culture que pour l’économie sont réelles. Une efficacité évidemment convoitée par de nombreuses municipalités en France; la candidature d’Amiens intervient après celle de Reims, Rouen, Clermont-Ferrand ou encore Saint-Denis…

Jean Noël Escudié de la Banque des territoires pilotée par la Caisse des dépôts,  précise: « Avec 27 États membres de l’UE – et malgré l’attribution à deux pays chaque année –, il faut en effet se montrer patient pour bénéficier de ce titre très convoité et aux fortes retombées. L’expérience montre en effet, surtout depuis Lille 2004, que cette distinction transforme en profondeur l’offre culturelle, mais aussi l’image d’une ville. Conséquence : les candidatures se bousculent, même s’il faut faire la distinction, à ce stade encore très précoce, entre déclarations d’intention et dossiers déjà bien avancés. »

Le MUCEM de Marseille a été inauguré en 2013, la ville était capitale européenne de la culture. Depuis c’est un nouveau symbole pour la ville.

En effet, créé en 1985, le label a été porté par plusieurs villes françaises et les retombées pour le territoire ont eu tendance à augmenter au fil du temps.  Paris est nommée capitale de la culture en 1989 mais la célébration est vite éclipsée par le bicentenaire de la Révolution. Avignon, en 2000, l’est quant à elle, avec huit autres cités européennes. Ce sont les éditions de Lille en 2004 et de Marseille en 2013 qui restent les plus mémorables réunissant respectivement 9 et 11 millions de visiteurs. A l’occasion, en 2004, Lille, inaugure un nouvel espace suite au réaménagement de la gare Saint-Sauveur. A Marseille, c’est l’inauguration du MUCEM qui marque l’année 2013. Un investissement d’un milliard d’euros et des retombées économiques estimées à 500 millions d’euros pour la cité phocéenne. Des conséquences durables et bénéfiques, certes, mais pas dans tous les cas, le projet global doit être bien ficelé pour être efficace et pertinent pour le territoire.

Déjà de nombreuses candidatures 

La ville de Bourges et de Rouen ont annoncé leur candidature il y a déjà plusieurs mois. En 2021, les annonces se sont multipliées. La ville de Saint-Denis a porté la sienne en janvier. Puis ce fut au tour de Nice qui souhaite investir 100 millions d’euros sur cinq ans pour crédibiliser la candidature de la ville, ou bien encore Clermont-Ferrand ou Reims dont le maire, « Arnaud Robinet, entend porter à 14% la part du budget municipal consacrée à la culture et associer à la candidature les villes voisines de Châlons, Charleville et Troyes« , rappelle Jean-Noël Escudié.

C’est désormais au tour d’Amiens d’acter officiellement la nouvelle. La maire, Brigitte Fouré a annoncé lors du conseil municipal de ce 24 juin 2021, s’engager pleinement dans cette candidature aux retombées multiples et dont le chantier n’est qu’à ses prémices:

« Je pense qu’il y a encore beaucoup à faire mais on a beaucoup d’artistes locaux notamment dans le domaine de la bande dessinée, du graph, de la photo […] il nous semblait intéressant et important de candidater […] je rappelle que 2028 c’est l’année du bicentenaire de la naissance de Jules Verne et c’est un petit clin d’œil qui nous semblait intéressant. »

A l’heure où la lecture est « une cause nationale » pour le gouvernement, la ville natale d’Emmanuel Macron doit déposer un projet d’envergure en concertation avec les amiénois-es comme l’a rappelé l’élue.

Il reste néanmoins peu de temps pour constituer le dossier pour participer puisqu’il doit être déposé avant juin 2022, date butoir pour l’édition 2028.