Entre 1 et 2,5 millions de personnes ont manifesté partout en France ce week-end contre la réforme des retraites. Une quatrième journée de mobilisation d’ampleur similaire à la journée du 7 février.
Suite à cette quatrième journée de mobilisation d’ampleur, les syndicats, de la CFDT à la CGT sont prêts à « mettre la France à l’arrêt » le 7 mars si le gouvernement et le Parlement « restent sourds » aux mobilisations. Le 7 mars sera marqué par une « grosse journée » de mobilisation. Un moyen pour l’intersyndicale de proposer un temps assez long pour permettre au gouvernement de revoir ses propositions.
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a confirmé sur le plateau de LCI ce dimanche midi son alignement avec les autres organisations syndicales mobilisées contre la réforme des retraites, en affirmant sa volonté de « mettre la France à l’arrêt. » « Nous voulons faire du 7 mars une journée marquante » a t-il précisé. « Entre le 12 février et le 7 mars, il y a largement le temps de discuter« . Le patron de la CFDT a appelé le gouvernement à ouvrir le dialogue sur le report de l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, l’accusant d’être à l’origine des « blocages« .
Un point de crispation qui a officiellement été confirmé par la majorité gouvernementale. En effet, Olivier Dussopt, le ministre du Travail, a reconnu lui-même ce dimanche midi, un « désaccord assez insurmontable » avec les syndicats sur le report de l’âge de départ à la retraite à 64 ans.
#ReformeDesRetraites @olivierdussopt reconnait que le report à 64 ans est « un désaccord insurmontable ». Mais il estime que dans le texte du gouvernement il y a des mesures qui étaient défendues par certains #syndicats.@letellier_ftv @France3tv #dimpol pic.twitter.com/a93FNWZAL0
— DimancheEnPolitique (@DimPolitique) February 12, 2023
« La plus haute mobilisation un samedi depuis les années 1990 »
Suite aux fortes mobilisations du week-end, Laurent Berger n’a pas hésité à la qualifier de « la plus haute mobilisation sur une question sociale un samedi depuis les années 90. » Matthieu Bolle-Reddat, de la CGT Cheminots de Versailles, sur la même ligne, défend le « blocage du pays » si le gouvernement d’Elisabeth Borne passe son projet « en force » rapporte BFMTV.
Et de conclure: « Toutes les organisations syndicales dans tous les secteurs ont dit la même chose depuis le début. » La mobilisation contre la réforme des retraites est « une chance » donnée au gouvernement pour entamer des négociations « sur la défense et le financement de nos régimes existants. »
Une proposition qui impose à l’exécutif bien des contorsions: le porte parole du gouvernement, Olivier Véran, à déclaré ce dimanche au micro de France Inter qu’une « partie des Français restent mobilisés car ils ne souhaitent pas, et nous le comprenons, travailler progressivement plus longtemps. Cela ne veut pas dire qu’ils ne souhaitent pas de réforme » et de préciser qu’une « large majorité de Français considèrent qu’une réforme est nécessaire. »
Selon un sondage Elabe pour BFMTV paru fin janvier, 72% des français se disaient contre la réforme des retraites et un tiers des français défend un abaissement de l’âge de départ à la retraite à 60ans.