Depuis quelques jours, à Amiens comme dans de nombreuses agglomérations, une publicité choque la population. Jugée raciste et stigmatisante dans plusieurs communes de France, certains élus ont exigé son retrait. Dans la capitale picarde, Assia Nouaour, conseillère municipale d’opposition s’interroge sur le contrôle de ces publicités insultantes.

Assia Nouaour, conseillère municipale d’opposition d’Amiens dénonce le racisme structurel à travers une publicité d’un réseau d’agences d’aide à domicile.

Sur de grands panneaux Decaux s’affichent depuis quelques jours,  une publicité pour un réseau d’agences d’aide à domicile. Plusieurs versions de la publicité existent et se déclinent à chaque fois avec un prénom différent. L’objectif ? Inciter à rejoindre le réseau. Mais plusieurs de ces versions sont sources de polémique.

Pour Assia Nouaour, conseillère municipale d’opposition à Amiens, il s’agit d’un racisme structurel à combattre: « Stigmatisation de nos concitoyens d’origine maghrébine, relents colonialistes…Un racisme structurel qui n’est pas sans évoquer de sombres heures de notre histoire! Quel contrôle des publicités dans notre ville? » s’interroge l’élue sur Twitter. Si la polémique enfle depuis la dénonciation de cette publicité par un groupe d’élu-es communistes lyonnais, l’entreprise est catégorique: pas de propos stigmatisants pour elle.

« Devenez Fatima, une auxiliaire de vie qui peut se dédier à Simone et André. »



Ce vendredi après-midi, l’entreprise, Les Petits-Fils, s’est défendue dans un communiqué de tout propos raciste : « Notre métier est d’aider les personnes âgées dépendantes à rester à leur domicile grâce au travail de 6000 auxiliaires de vie dévoués. Ces femmes et ces hommes s’appellent Aldjia, Nathalie, Mélissa, Ayélé, Vincent, Brigitte, Saana, Gérard, Sylvie, Valérie, Hasna, Souad, Emilie, Said…. Et parmi ces auxiliaires de vie, les 4 prénoms les plus fréquents dans nos agences sont Catherine, Maria, Fatima et Christophe. Nous sommes fiers de la diversité de nos auxiliaires de vie. Nous sommes multiculturels et nous l’assumons. »


Le réseau d’agences d’aide à domicile accuse une « récupération politique d’une campagne de publicité qui a pour vocation de mettre en lumière ces femmes, ces hommes et ce secteur qui ont besoin de reconnaissance et d’être revalorisés« .

Pourtant si Fatima ou Maria peuvent effectivement être des auxiliaires épanouies, il parait légitime de se questionner sur le choix des deux autres prénoms « Simone » et « André » symbolisant les personnes aidées. Un choix plus que maladroit qui conforte le jugement d’élus et de militants de plus en plus nombreux.




En effet, si le réseau d’agences était réellement multiculturel, difficile d’imaginer que les seuls aînés qui ont besoin d’être aidés se nomment « Simone » et « André » et non « Nedjma » et « Said ». A moins que les auxiliaires de vie ne soient réservés qu’aux seuls Simone et André. Des maladresses qui peuvent heurter et qui sont de plus en plus banalisées.