Le 8 mars est une journée de lutte pour les droits des femmes, instaurée d’après Le Monde, par l’ONU en 1977 « Elle est célébrée dans de nombreux pays le 8 mars. Une appellation également utilisée par l’Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture) ou la Commission européenne. En 1982, Yvette Roudy, alors ministre déléguée aux droits de la femme, amène la France à reconnaître le 8 mars comme « Journée internationale des droits des femmes », précise le quotidien qui titre, non sans ironie, « Joyeuse fête de la femme!«
Mathilde Larrere, historienne des révolutions et de la citoyenneté et militante féministe, tenait à souligner sur Twitter l’oubli d’une figure incontournable: Clara Zetkin. Quelques jours auparavant, elle remontait le fil de l’Histoire au tout début du XXe siècle; elle écrit: » Au congrès nationaux puis internationaux du mouvement ouvrier, des femmes s’étaient succédé pour promouvoir leur cause. A Marseille en 1879, sous l’impulsion d’Hubertine Auclert, le congrès ouvrier français avait même voté une motion en faveur de l’égalité des sexes ».
6)
En 1910, sur la proposition de Clara Zetkin, socialiste féministe allemande, présidente de l’Internationale socialiste des femmes, l’AIT décide d’organiser une journée internationale des femmes.
La 1ère a lieu le 19 mars 1911 pic.twitter.com/P4O8ciKZKO— Mathilde Larrere (@LarrereMathilde) March 3, 2021
Le combat des droits pour les femmes est fondamentalement lié au besoin de travailler et d’une reconnaissance égale de l’effort. L’historienne relie cela aux mouvements ouvriers et révolutions russes de 1917 entrainant la chute du Tsar.
Il s’agit de réclamer le droit de vote des femmes, mais aussi le droit au travail pour les femmes, un droit du travail pour les femmes et la fin des discriminations au travail
Personnage vite oublié, Clara Zetkin est pourtant incontournable. Libé en fait un article de fond pour célébrer une journée de lutte féministe tout en se prenant un tollé pour la publication de la lettre d’un violeur. Mathieu Ecoiffier de Libération, tient au préalable à préciser la démarche du journal: « Dire qu’il donne le point de vue du violeur n’est que partiellement vrai. Sa réflexion vise à nous interpeller, à nous sortir de la zone de confort consistant à considérer que le violeur, le monstre, c’est l’autre. Une condition nécessaire mais pas suffisante pour entrer de façon plus éclairée sur le terrain de la prévention du viol. »
De son côté, Rokhaya Diallo opte pour une version plus soft mais toujours incarnée de cette journée, et présente dans le Marie Claire les femmes du podcast « Kiffe ta race » ainsi que l’autrice et fondatrice, Grace Ly.
Si aujourd’hui, cette Grenobloise d’origine sinocambodgienne déboulonne le racisme envers les Asiatiques et « ne laisse plus rien passer », c’est parce qu’elle a su compter sur des modèles d’impertinence et de résistance. #8mars #8femmes #8voix #Lesvisagesdelespoir pic.twitter.com/IatV7WZ8td
— Marie Claire (@marieclaire_fr) March 8, 2021
Version consensuelle, cette journée est l’occasion également pour la presse locale de rappeler les manifestations de ce week-end, notamment à Paris, mais aussi à Amiens, les écarts des salaires encore nombreux en France et les acquis qui peinent à s’instaurer pleinement. Une piqure de rappel, bonne à prendre, signe que le combat n’est toujours pas gagné.