L’antenne de la police municipale d’Etouvie, à l’ouest d’Amiens, a définitivement fermé ses portes. La décision, actée en conseil municipal le 22 avril 2021, a provoqué la fermeture des quatre postes de proximité que comptait la ville. Les policiers municipaux ont tous été regroupés au square Friant, avenue Foy.

Mais cette fois, c’est au tour du poste de police nationale de tirer le rideau. Ce petit commissariat de quartier n’accueillait plus les citoyen-nes depuis le printemps dernier. Les élus départementaux dénoncent une politique paradoxale et demandent la réimplantation d’un poste de police nationale à Etouvie.

Le quartier d’Etouvie, connu pour ses Coursives, fait l’objet de violences urbaines récurrentes. Pourtant, toutes les antennes de police ont fermé dans le quartier.

Au printemps 2021, alors que toutes les antennes de la police municipale d’Amiens s’apprêtent à fermer, le quartier d’Etouvie a connu de nombreuses violences urbaines. Echauffourées avec les forces de l’ordre, caillassage, voitures brûlées; la liste est longue.



Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, toujours prêt à saisir une occasion pour jeter l’opprobre sur une partie de la population, avait fermement condamné ces violences tout en augmentant l’effectif des policiers dans l’agglomération. Cela n’a pas empêché le poste de police nationale de fermer ses portes quelques mois plus tard. Pire, en mai dernier, les habitant-es avaient eu le droit à un gros coup de communication, avec le déploiement de 90 CRS en présence de la préfète, Muriel Nguyen, la maire d’Amiens, Brigitte Fouré et du maire adjoint au secteur ouest, Clément Stengel. Un coup de comm’ en guise de lot de consolation qui n’a pas permis de maintenir le service public dans le quartier, bien au contraire.

Une situation que dénonce le conseil citoyen du quartier rejoint par les élus communistes du canton d’Etouvie, Dolorés Esteban et Laurent Beuvain.


« Les autorités politiques que sont l’Etat et la ville d’Amiens ont décidé de fuir un quartier populaire. Mais ce sont les mêmes qui font le constat répété « des territoires perdus de la République«  précise le binôme communiste. « Ils sont coupables des faits qu’ils dénoncent. »

« Nous demandons à Madame la Préfète et à Monsieur le Directeur départemental de la Sécurité publique de prendre l’engagement de réimplanter un poste de police nationale dans le quartier. Nous demandons à Madame le Maire d’Amiens d’agir dans le même sens pour ce qui concerne la police municipale »

« Le quartier d’Etouvie a besoin d’agents de la tranquillité publique que nous appelons proximité » ajoutent Laurent Beuvain et Dolorès Esteban pour qui « ces personnels sont les mieux à même de tisser des liens d’humanité en partageant le quotidien des habitants. »

« Nous demandons à l’Etat, à la Région, le Département et la ville d’Amiens de faire des missions de service public dans les quartiers une priorité » , concluent les deux élu-es aux côtés du comité de quartier et du conseil citoyen d’Etouvie.