Alors que le département de la Somme a perdu plus de 150 hectares dans des feux de champs depuis le début du mois de juillet. L’Oise et l’Aisne ne sont pas épargnés. Près de Laon, ce samedi 16 juillet, 60 hectares non-moissonnés sont partis en fumée.

Une situation dramatique qui va s’intensifier selon les scientifiques. Plusieurs d’entre eux tirent la sonnette d’alarme face à l’inaction climatique.

A Conty, lors d’un feu de champs, en 2019. © DR Action Agricole Picarde

Depuis une semaine, le feu ravage le Sud-Ouest notamment La Teste, en Gironde, où plus de 14 200 hectares sont déjà partis en fumée, nécessitant l’intervention de plus de 1500 pompiers ce dimanche.

Ailleurs, en Espagne où des dizaines de feux ont ravagé des milliers d’hectares ou au Portugal où près de 15 000 hectares de foret et de broussailles ont disparu sous les flammes, la situation est tendue et la tendance devrait s’accélérer selon l’ONU et le GIEC.

La Picardie également touchée par les flammes 

En Picardie au mois de juillet plus de 400 hectares ont brûlé selon les premières estimations. En août 2019 plus de 2000 hectares en Picardie avaient disparu sous les flammes dont 600 hectares en une seule fois dans l’Oise, près d’Oursel-Maison, entre Amiens et Beauvais.

Dans la Somme, parmi les feux les plus imposants ce week-end, à Vignacourt, 7 hectares de champs sont partis en fumée, à Allaines et à Lamotte-Brebière 2 hectares ont également brûlé. Au total, dans le weekend, le SDIS 80 fait part de plus d’une dizaine d’interventions pour des feux de champs dans le département, mobilisant 82 sapeurs-pompiers.

D’après les premiers éléments, dans l’Aisne, ce samedi 16 juillet, 60 hectares de champs non moissonnés avaient brûlé, tandis que les 40 autres hectares avaient été coupés. ce sont au total plus de 100 hectares de terres carbonisées. Trois jours avant, un mégot de cigarette avait causé un autre feu de champs près d’Essigny-le-Grand.

Dans l’Oise, à Bresles le feu d’artifice a lui déclenché un feu de haies. Cette fois plus modeste il témoigne néanmoins du manque de préparation des pouvoirs publics face à un climat qui change plus vite que certaines habitudes, causant des dommageables parfois irréversibles. Dans l’Oise, ce weekend du 16 et 17 juillet, une dizaine d’hectares ont également brûlé. 

Ainsi, au total ce sont près de 130 hectares de terres agricoles qui ont disparu sous les flammes ce week-end du 16-17 juillet en Picardie. 

Vers une augmentation de 50 % des incendies d’ici à 2100

Face à une telle situation, les projections des spécialistes sont alarmantes. Les scientifiques prévoient une augmentation mondiale des incendies extrêmes pouvant atteindre 14 % à l’horizon de 2030, 30 % d’ici à 2050 et 50 % d’ici à 2100 selon un rapport du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) datant de février 2022.

« La restauration des écosystèmes est une solution importante pour atténuer les risques d’incendies et pour mieux reconstruire après » , détaille l’ONU en conseillant par exemple de restaurer les zones humides, les tourbières, de réintroduire certaines espèces comme les castors, mais aussi de construire des bâtiments « à distance de la végétation et la préservation des espaces tampons ouverts » rapporte Médiapart

En mars dernier, le deuxième volet du sixième rapport d’évaluation du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), consacré aux impacts et à l’adaptation au changement climatique décrivait les effets dévastateurs des changements climatiques d’origine humaine.

Le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, avait par ailleurs décrit ce rapport comme « un recueil de la souffrance humaine et une accusation accablante envers l’échec des dirigeants dans la lutte contre les changements climatiques » .

Dans le monde, entre 3,3 et 3,6 milliards d’humains vivent déjà dans des « contextes où ils sont hautement vulnérables au changement climatique« . Toute l’humanité est concernée.