Poste clef de l’Assemblée nationale, la présidence de la Commission des finances était disputée ce jeudi par les oppositions. Eric Coquerel (LFI) a été élu président de la très convoitée commission par ses 68 membres. Le député extrémiste, Jean-Philippe Tanguy, dénonce « une piraterie, un danger important pour la stabilité économique du pays. »

Éric Coquerel à la manifestation syndicaliste contre les ordonnances de la Loi Travail en 2017. Le député LFI a été élu président de la Commission des finances. © CC

« Ce qui est absolument affligeant, c’est que la majorité a sciemment choisi de ne pas participer au vote et sciemment choisi que les “insoumis” puissent ne pas respecter l’esprit du règlement« , a dénoncé le député extrémiste de la Somme, Jean-Philippe Tanguy suite à l’annonce des 68 membres de la Commission qui ont préféré l’insoumis Eric Coquerel.

Convoitée, la Commission des finances a un rôle essentiel puisqu’elle examine chaque année le projet de loi des finances, le budget de l’État. Elle donne un certain ton dans la ligne politique du gouvernement. Une fois le budget adopté, la Commission est chargée de surveiller sa bonne application et peut convoquer un ministre ou réclamer des documents si elle a des doutes sur l’utilisation des finances publiques.

Eric Coquerel (LFI) qui prend la place d’Eric Woerth (LR à l’époque puis LREM aujourd’hui) à la présidence de la commission des finances peut rejeter des amendements s’il estime que la mesure est mal financée et accéder à des documents couverts par le secret fiscal. Un dernier point brandi sur BFM TV à la suite des résultats par le Rassemblement national et le député extrémiste battu: « Même si le président Coquerel a eu des mots rassembleurs, je continue à penser que la présidence des “insoumis” est non seulement illégitime du point de vue du règlement, [mais] c’est une piraterie, c’est un danger important pour la stabilité économique du pays » a t-il déclaré.

Eric Coquerel a répondu que le projet de la NUPES aura des applications directes dans son investissement lors de ce mandat, « parce que c’est la philosophie de ce mandat« , se disant satisfait de son côté que « l’élection (à la présidence de la commission des finances) ait respecté les formes démocratiques du fait que la majorité n’a pas pris part au vote » , a-t-il poursuivi, en estimant que « quand ça se passe comme ça, la plus forte opposition de l’Assemblée se retrouve en capacité d’avoir les postes qui lui reviennent et notamment ce poste ».