Le 12 juin dernier en début de matinée, la famille Tison dépose Soprano, un terre-neuve âgé tout juste de deux ans, chez le toiletteur, Mathieu Millot, responsable de « Style Dog », chaussée de Rouvroy à Abbeville. En début d’après-midi, le père du toiletteur, Alain Millot appelle les propriétaires, le chien semble suffoquer. Conduit avec l’un des propriétaires chez le vétérinaire le plus proche, le chien meurt quelques minutes plus tard. Les propriétaires effondrés accusent le toiletteur et portent plainte pour « acte de cruauté entrainant la mort de l’animal. » Une affaire qui en fait surgir d’autres.

Soprano venait d’avoir deux ans. Pour le fils:  « Il était de la famille. C’est une grosse perte pour moi également. »

Patricia Tison est encore bouleversée, trois semaines après la mort de son jeune chien, Soprano, elle ne décolère pas: « j’irai jusqu’au bout, la plainte est déposée et des associations de défense animale sont prêtes à me soutenir » assure la propriétaire. « Mon chien n’a rien demandé à personne, si nous l’avons emmené chez le toiletteur, c’était pour son bien-être, son confort, il en ressort mort. C’est comme si j’allais chez le coiffeur sans jamais en ressortir vivante !  »

Le lundi des faits, la famille Tison dépose Soprano en début de matinée dans le salon de toilettage, au moment du déjeuner, aucune nouvelle du commerçant. La famille mange tranquillement son repas et finit par recevoir un coup de fil de « Style dog »; le chien semble suffoquer et ne veut pas boire dans la gamelle et le responsable demande aux propriétaires de ramener leur propre gamelle. « Sur le coup je me suis dit en souriant que notre chien était devenu très spécial, se souvient Patricia, jamais je n’aurais pensé le retrouver agonisant. » C’est une fois sur place que les propriétaires se rendent compte de la gravité du moment.

Malgré l’état de Soprano, ils se précipitent chez le vétérinaire accompagnés du père du commerçant, Alain Millot. Le vétérinaire va conclure à un coup de chaleur; le chien avait 42° de fièvre précise le rapport du professionnel de santé animale. « Un coup de chaleur » qui interpelle Patricia; ce lundi-là, les températures n’avaient pas dépassé les 20°c. « Est-ce qu’il l’a laissé dans sa cour et fait passer des chiens entre-temps ? » s’interroge la propriétaire qui avait pourtant confiance en ce commerçant. « J’aurais du me méfier, d’habitude dans les salons de toilettage, on voit le toiletteur derrière de grandes vitrines, là tout est fermé, on ne sait pas ce qu’il peut se passer. »

Interrogé la semaine des faits suite à une publication de la famille Tison sur les réseaux sociaux, Mathieu Millot, semble effondré et peine à expliquer la matinée de l’incident. « Le chien était difficile à toiletter, c’était un gros chien et la propriétaire lui avait donné des calmants » certifie t-il de son côté. Très vite, le père, également dirigeant du salon, préfère prendre la parole face à l’émotion de son fils : « c’est dur pour lui, certains clients le soutiennent et d’autres ont déprogrammé leur rendez-vous et il a reçu des menaces » assure Alain Millot. « Pourquoi avoir enterré le chien si vite si on ne sait pas vraiment de quoi il est mort » s’interroge t-il.

Pour Patricia Tison, la propriétaire, « il n’y a aucun problème pour faire des analyses, le chien a été enterré dans une couverture avec ses jouets, la police est prévenue » nous précise t-elle. « Si Soprano est mort, je ne veux pas que ça recommence sur d’autres et que sa mort n’ait servi à rien » surenchérit Patricia.

« On a déjà eu un problème avec un Chow-chow et un lapin, il en avait coupé un bout, mais ce sont des choses qui arrivent » défend Alain Millot. En effet, le refuge de Bugny Saint-Maclou a déjà été en contact avec le toiletteur: « le père est très protecteur envers son fils et il a fait pression sur le refuge pour qu’il ne porte pas plainte contre son fils, tous les jours il allait voir la responsable, apeurée elle n’est jamais allée jusqu’au bout » assure Patricia, bien déterminée de son côté, à rétablir la vérité.

Dans les avis Google laissés par les clients et pour certains de plus de deux ans; les commentaires sont loin d’être unanimes. Certains reprochent « la brutalité » du toiletteur: « Le chien tremblait tellement il avait peur, il hurle sur les chiens , les attache sévèrement, une amie à moi a effectué un stage chez lui, et elle a mis fin à son stage au bout de 2 jours car elle ne supportait pas ce qu’il faisait aux chiens une fois les propriétaires partis » témoignait Elisa Guillot en septembre 2020. Un commentaire loin d’être isolé.

 

DT