L’idée de former un groupe unique pour les partis de gauche (LFI,EELV,PS,PCF) composant la NUPES a été lancée par Jean-Luc Mélenchon ce lundi face aux résultats de l’extrême-droite aux législatives et l’arrivée de 89 députés RN à l’Assemblée nationale. Proposition balayée l’heure suivante par médias interposés par les dirigeants d’EELV, du PS et du PCF. Mais parmi les députés présents ce mardi matin à l’Assemblée, les avis se faisaient plus nuancés.

Jean-Luc Mélenchon, lors d’un meeting à Toulouse en avril 2017.

Le chef de file de la NUPES (Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale), Jean-Luc Mélenchon, a proposé aux députés des partis de gauche la composant, de s’unir sous le signe d’un seul et même groupe au Parlement. Les 142 députés élus sous l’étiquette NUPES auraient évidemment plus de poids face à un Rassemblement national qui n’a jamais été aussi puissant. En effet, les 89 députés du RN rapporteront au parti de Marine Le Pen plus de 50 millions d’euros lors de cette nouvelle législature.

Si pour l’heure, les partis grincent des dents face à la proposition de Jean-Luc Mélenchon, ce mardi matin, lors de l’arrivée des députés NUPES à l’Assemblée nationale, le ton était plus nuancé. Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti Socialiste et député de Seine-et-Marne qui s’est révélé lors de ces derniers mois par ses prises de position courageuses en faveur de l’union de la gauche face à un Parti Socialiste vieillissant et dissident, a rappelé au micro de LCP que la NUPES travaillait en bonne intelligence. Pas question d’explosion pour le socialiste qui n’hésite pas à rappeler les « fulgurances » de Jean-Luc Mélenchon qui « cherche à nous faire avancer« .

Pour la communiste et députée des Hauts-de-Seine,  Elsa Faucillon, l’avis est plus net. Pour elle, la NUPES doit s’unir: « Il faut des signaux forts pour dire à quel point on veut préserver cette unité et à quel point elle est importante pour faire face aux enjeux » a t-elle conclu sur LCP.

La commission finances dans le viseur de la NUPES

L’Assemblée est composée de plusieurs commissions et contrairement aux autres commissions permanentes, la présidence de la commission des finances est attribuée à un membre de l’opposition élu par les députés. Le règlement de l’Assemblée a instauré cette règle en 2009, officialisant une pratique insufflée par Nicolas Sarkozy. En théorie, il peut s’agir de n’importe quel groupe d’opposition mais la tradition l’attribue généralement au plus grand groupe et donc logiquement sous cette législatures, au RN avec 89 députés quand la LFI en compte 72. Une situation qui fait reposer une lourde responsabilité sur la majorité du président, Emmanuel Macron.