Un groupe de sénateurs centristes mené par François Bonneau, sénateur de la Charente, proposait cette semaine de rendre le casque obligatoire pour «tout conducteur d’un véhicule à une ou plusieurs roues, qu’il soit à moteur ou à assistance électrique, ainsi qu’à tout conducteur de cycle», sous peine d’une amende de 135 euros. La proposition a été rejetée par la commission des lois du Sénat ce jeudi.

Un groupe de sénateurs souhaitait rendre obligatoire le casque à vélo sous peine de 135 euros d’amende. La proposition a été rejetée par le Sénat ce jeudi 13 janvier. Brazo de Hierro © 2017

«Près de deux tiers des cyclistes mortellement accidentés avaient 55 ans et plus en 2019» et «le traumatisme crânien est la cause principale de décès chez les cyclistes» détaille le sénateur dans sa proposition qui proposait une amende de 135 euros pour non port de casque.

Une fausse bonne idée pour un bon nombre d’associations de défense des cyclistes qui mettaient en avant l’aspect pénalisant et rédhibitoire à la pratique du vélo en forte expansion.

En début de semaine, Françoise Rossignol, présidente du Club des villes et territoires cyclables rappelait un avis largement partagé par de nombreux usagers concernant l’obligation de porter un casque à vélo: «Il semble que ce soit une fausse bonne idée […] Pour qu’il y ait plus de vélos, il ne faut pas mettre de frein à la pratique […] La sécurité est liée à la vitesse des autres véhicules, à la visibilité (des vélos), et à un nombre d’aménagements indispensables pour la sécurité sur le parcours» a t-elle conclu.

Au Pays-Bas 2% de cyclistes portent un casque pour beaucoup moins d’accidents

En effet, les associations sont unanimes : la Fédération des usagers de la bicyclette (FUB) était elle aussi « résolument opposée » à toute loi qui interdirait de circuler à vélo sans casque.

Si pour l’heure la Commission des lois du Sénat rejette l’éventualité de légiférer cette proposition sur le gouvernement, les sénateurs ont conclu que l’accent devait être mis sur le plan communicationnel; pour eux, une campagne spécifique est nécessaire pour prévenir des risques d’accidents.

Un constat que rejoint Elisabeth Borne, ministre des transports, défavorable à la proposition: «Les Français en ont marre qu’on leur impose des obligations ». « Arrêtons d’emmerder les Français », avait lancé Bruno Millienne, corapporteur MoDem, estimant qu’avec un casque on pouvait se sentir « faussement plus en sécurité ».

Au Pays Bas où le port du casque à vélo n’est pas obligatoire, son utilisation représenterait 2% des cyclistes, pourtant les accidents y sont moins nombreux. Preuve s’il en fallait que le secret d’une bonne politique cyclable réside avant tout en sa capacité à protéger les usagers du vélo.

Aujourd’hui, sur le territoire français, le port du casque n’est obligatoire que pour les enfants de moins de 12 ans.

 

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