En Une de l’Obs cette semaine, c’est une photographie de Clément Foucard, prise le 18 mars, lors de la manifestation amiénoise contre la réforme des retraites et le 49.3. Un cliché partagé des dizaines de milliers de fois sur les réseaux sociaux et qui a largement dépassé les frontières du pays. Une preuve s’il en fallait que la détermination et le talent des amiénois comptent dans le débat national; quand Amiens tient tête à la violence de Macron.

Après Emmanuel Macron la semaine dernière, « DAHWA POWAH », la batucada amiénoise, est en une de « l’Obs » © Clément Foucard/ Photophoque

Après Emmanuel Macron en Une de l’hebdomadaire la semaine dernière, c’est au tour de la batucada amiénoise d’illustrer l’enlisement du pouvoir dans l’engrenage des violences policières. Replié sur lui-même, l’exécutif provoque troubles, violences et rébellions. Des manifestations contre la réforme des retraites, le 49.3 aux méga-bassines comme à Sainte-Soline, les techniques utilisées par les forces de l’ordre sont de plus en plus violentes et inhumaines: une escalade à la violence qui met en danger la vie des citoyens.

Les forces de l’ordre ont empêché les secours d’intervenir comme le révèle un enregistrement de Mediapart et un article du Monde. Quatre jours après les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, samedi 25 mars, à Sainte-Soline (Deux-Sèvres), la justice a été saisie pour déterminer les circonstances dans lesquelles deux manifestants, deux hommes âgés de 32 et 34 ans, présents lors de la journée de mobilisation, ont été blessés avant de tomber dans le coma.

Les familles des victimes ont porté plainte pour « tentative de meurtre » ; ce sont des gendarmes mobiles – donc des militaires – qui pourraient être mis en cause.

La violence des forces de l’ordre, la réponse des manifestants 

A Amiens, la mobilisation exceptionnelle contre la réforme des retraites laisse des images fortes d’union contre un projet de société considéré comme dévastateur par la majorité des français. Mais dans la ville natale d’Emmanuel Macron, parmi la multitude d’actions et de manifestations, peu ont été violentes. Quelques caillassages des forces de l’ordre, au total, une dizaine d’interpellations pour « jets de projectiles«  et pour quelques tags et la dégradation du local LR suite au rejet de la motion de censure pour faire tomber le gouvernement. Rien de comparable aux scènes de violence vues dans d’autres villes de France.

C’est avec malice et au rythme de sa batucada taquine et doucement rebelle que la contestation amiénoise a puisé toute sa force. Réunissant parfois plus de 20 000 personnes, ces mobilisations, majoritairement calmes mais déterminées, ont permis de réaliser ce cliché, aussi près d’un CRS.

Clément Foucard signe là un symbole fort de détermination qui galvanise un peuple prêt à tout pour se faire entendre et respecter. Une fierté amiénoise.

 

> Un rassemblement de soutien aux manifestants dans le coma est prévu, ce jeudi 30 mars, à 19h00, devant la Préfecture de la Somme, à Amiens.