Selon la députée de la Somme, Barbara Pompili le texte de la réforme des retraites vanté pourtant par son propre camp comporte trop « d’injustices sociales. » Elle ne votera pas le texte en l’état.

Auprès de BFMTV ce lundi 16 janvier, la députée de la Somme et présidente du mouvement En Commun, aile gauche du parti macroniste,  juge que le texte porté par Élisabeth Borne porte de trop nombreuses  « injustices sociales. » Ceux qui ont commencé à travailler à 18 ans et qui devront cotiser une année supplémentaire pour partir à taux plein feront partie des plus défavorisés par la réforme selon l’ex ministre de la Transition écologique. « À ce stade, si je devais voter maintenant, je ne pourrais pas voter pour »  affirmait en début de semaine, Barbara Pompili.

Ses relations avec Emmanuel Macron ne sont pas au beau fixe, la députée de la Somme a pris ses distances avec le parti présidentiel. Si son refus de voter le texte est une manière de peser dans ce vote qui sera très serré, le micro parti de Barbara Pompili porte peu. Outre l’ex EELV, En Commun compte encore trois députées après avoir perdu de nombreux sièges aux dernières législatives : Cécile Rilhac, Mireille Clapot et Stella Dupont.

Mireille Clapot, députée la Drôme, a par ailleurs déploré sur France bleu l’âge avancé choisi par l’exécutif pour réformer le système. Selon elle, l’âge de départ en retraite à 64 ans est injuste et craint que la façon dont va être abordée la réforme à l’Assemblée par le biais d’une rectification du budget de la sécurité sociale, laisse la porte ouverte à un passage en force, via un 49,3.

« Nous pensons que c’est trop uniforme, et que ça ne prend pas en compte la diversité des situations », explique l’élue, qui juge « injuste » le report de l’âge de départ, reprenant ainsi une critique des syndicats, notamment la CFDT. Membre du mouvement de Barbara Pompili, la députée du Maine-et-Loire Stella Dupont souhaite de son côté « des mesures plus fermes » sur l’emploi des séniors dont l’employabilité est caricaturée et exagérée par la majorité présidentielle qui semble de plus en plus en difficulté sur ce texte.

Une fronde contre la réforme chez les macronistes

Un début de cacophonie au sein de la propre majorité macroniste qu’Aurore Bergé, présidente du groupe des députés Renaissance (ex LREM) à l’Assemblée, a tenté de contrôler et a appelé les députés de la majorité « à ne pas remettre en cause l’équilibre de la réforme« .

Vaine tentative puisque le député Renaissance de l’Héraut, Patrick Vignal a rejoint la fronde contre la réforme et a confié ce mardi sur BFMTV que si ça n’évoluait pas, il ne voterait pas le texte souhaité par son propre camp alors qu’une mobilisation d’ampleur contre le projet de loi est annoncée ce jeudi 19 janvier dans tout le pays.

 

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