Le Comité de Suivi des Retraites, composé d’experts indépendants, a publié le 13 juillet un nouvel avis sur l’impact de la réforme des retraites. Alors qu’Emmanuel Macron justifiait une telle réforme par une nécessité de faires des économies, le CSR prévoit un coût supplémentaire de 9,5 milliards d’euros d’ici à 2070. L’ancien système de retraites aurait couté 547,4 milliards d’euros alors que l’actuel instauré en force par le gouvernement devrait mobiliser, selon les projections, plus de 556 milliards d’euros.
Si le nouveau système de retraites imposé par le gouvernement permet des économies à courts termes, la réforme devrait provoquer un surcoût de 9,5 milliards d’euros d’ici à 2070 d’après le 10e avis annuel du CSR. Une situation paradoxale alors que les mesures promulguées le 14 avril dernier avaient pour objectif de réaliser des économies et atteindre l’équilibre selon l’exécutif. En effet, en matière de dépenses, la réforme parait peu efficace sur le long terme et les répercussions réelles difficilement prévisibles selon le CSR.
Si la « réduction du déficit d’environ 0,2 point de PIB déjà commentée à l’horizon 2030 » est bien réelle, « cette réduction s’atténue et s’efface totalement vers 2040. Au-delà, les courbes se rejoignent, les déficits ne redeviennent pas plus marqués que ceux qu’on aurait eu sans réforme, d’une façon qui reste à réconcilier avec le fait que les dépenses repasseraient au-dessus de la trajectoire sans réforme » explique le groupe d’experts indépendants mené par l’économiste Didier Blanchet. Et de nuancer: « Cette trajectoire au-delà de 2040 reste encore à clarifier, ce que pourront mieux faire les projections de 2024, menées selon un calendrier revenu à la normale. »
Le report de l’âge légal de départ de 62 à 64 ans engendre bel et bien des économies pendant une dizaine d’années en prolongeant la vie professionnelle des actifs, mais la réforme ouvre droit à de sensibles augmentations, sur des salaires généralement plus élevés en fin de carrière. Les pensions sont donc plus importantes que celles qui auraient été versées s’il n’y avait pas eu de réforme -notamment pour les cadres qui partent de surcroit en meilleure santé- et sont ainsi sur le longs termes plus couteuses. Une situation qui pourrait provoquer un surcoût de 9,5 milliards d’euros d’après le Comité de Suivi des Retraites et éloigner la réforme de ses intentions originelles.