Née d’une scission de l’UNEF, l’Union Etudiante Picardie (UEP) compte bien se faire connaître d’ici les élections des représentant-es au conseil d’administration du CROUS Amiens-Picardie. Elu-es pour deux ans, les 7 étudiant-es qui y siègent actuellement, arriveront au terme de leur mandat d’ici la fin de l’année.

Anne Roth, présidente de ce nouveau syndicat, nous explique le fonctionnement de l’UEP qui se veut plus horizontal et inclusif que ses concurrents.

A Amiens, Anne Roth et Manu Brondel, co-responsables de la nouvelle Union Etudiante Picardie défendent un fonctionnement plus collégial au sein des organisations politiques étudiantes.

L’Union Etudiante Picardie fraichement créée, est née d’une scission de l’UNEF. Sur le plan national, les militant-es reprochent à l’Union Nationale des Etudiants de France, un fonctionnement trop vertical et « des pressions et des violences de la part de la présidence de l’UNEF » expliquait, en avril dernier, Eléonore Schmitt, porte-parole nationale de la toute jeune Union Etudiante. Une Union Etudiante née d’une fusion entre le syndicat l’Alternative (né lui-même d’une première scission de l’UNEF en 2019) et d’une partie des militant-es de l’UNEF qui ont quitté progressivement le syndicat étudiant depuis la mobilisation contre la réforme des retraites.

Sur le plan local, pour Anne Roth, présidente de l’UE Picardie (UEP), les motivations d’une telle scission de l’UNEF Amiens sont similaires. « L’UNEF ça fonctionne en tendances et parfois les groupes au sein même du syndicat, s’opposent » regrette l’étudiante en sciences politiques, qui y voit surtout, un manque d’efficacité sur le terrain. « La question de quitter l’UNEF s’est posée […] on en a parlé régulièrement avant de prendre la décision » ; un choix pas si simple pour l’amiénoise qui continue d’entretenir de bonnes relations avec le président de l’UNEF Amiens, Lucas Boutiller.

« On entretient des rapports cordiaux effectivement » nous répond le président de l’UNEF Amiens qui précise que cette scission n’en est pas vraiment une selon lui: « Pour qu’il y ait scission faut déjà que les militants qui partent soient actifs, or ça n’était pas le cas […] l’UNEF n’a rien à se reprocher, on était là contre la réforme des retraites, c’est l’organe historique et il n’y a pas lieu de le quitter ! D’autant que l’UNEF Amiens est dans la tendance minoritaire par rapport à la présidence nationale. On ne peut pas faire le même constat sur le plan local que sur le plan national » prévient Lucas Boutiller.

Un fonctionnement plus collégial 

Mais pour la nouvelle présidente de l’UEP, c’est davantage un problème de fonctionnement qui l’a motivé à quitter l’UNEF. L’Union Etudiante Picardie se veut ainsi plus collective dans ses méthodes : « on veut s’organiser avec une horizontalité la plus totale » prévient Anne. « L’idée c’est que chacun puisse participer et être moteur des actions menées. On organise une assemblée générale ordinaire mensuelle pour favoriser le dialogue entre les militant-es et que chacun-e puisse prendre la parole. » Et de préciser que la principale volonté de l’UEP est de « créer une nouvelle forme de militantisme basée sur une vision générale de l’Enseignement supérieur picard, avec une nouvelle méthode d’organisation, construite non sous une forme de pyramide, qu’elle soit inversée ou non, mais de manière horizontale dans la volonté d’une construction d’autonomie des militant-es et de lien entre les différent-es étudiant-es qui pourraient nous rejoindre. »

Structurée autour de cinq pôles différents, l’Union Etudiante Picardie, accorde une attention particulière à l’accompagnement concret des étudiant-es. Communication, logistique, problèmes individuels, solidarité étudiante – « pour lutter contre la précarité alimentaire ou menstruelle par exemple » – et le pôle évènementiel forment la toute nouvelle UEP. La quinzaine de militant-es déjà active songe à faire prochainement une première action. « On en a parlé en commission Violences Sexistes et Sexuelles / Discriminations, mais on n’est pas encore sûr de la date » confie Anne.

Antiraciste, féministe, écolo et solidaire, l’UEP veut lutter contre toutes les discriminations, racisme, xénophobie, LGBTQIA+phobies : « on a vocation à s’inscrire dans une continuité du mouvement social et de fait à travailler avec les différentes organisations qui partagent nos valeurs: solidarité, inclusivité, féminisme, lutte contre les discriminations, écologie, humanisme » rassure Anne Roth qui prône un syndicalisme étudiant plus accessible, ancré dans les réelles difficultés des étudiant-es.

 

Une illustration © CC Ludovic Godard – UFC

DT