Le 4 mai dernier, la municipalité d’Amiens lançait son pacte pour la transition écologique. Jusqu’au 13 juin, les amiénois-es peuvent déposer leurs idées via la plateforme dédiée.

Parmi les quelque 200 propositions déjà déposées, la place du vélo, l’éclairage public et faire d’Amiens un parc naturel national semblent préoccuper la majeure partie des participant-es.

Quartier St Leu, proche du centre-ville d’Amiens.

Pour Bruno Bienaimé, maire-adjoint chargé de la Nature en ville et de la promotion du vélo, ce pacte permet surtout de rassembler tous les acteurs et requiert l’ingéniosité des habitant-es pour porter ses fruits et construire une ville plus durable.

Aujourd’hui, Amiens devient un véritable laboratoire d’expérimentation et une ville qui conçoit son avenir moins pollué, moins gaspillé, plus vert, plus naturel, apaisé, en concertation avec les habitants. C’est le sens que nous avons souhaité donner avec le lancement de la plateforme numérique.

Avec près de 200 idées publiées ce jeudi 3 juin 2021, les sujets qui préoccupent les habitants sont clairement de l’ordre des mobilités douces, plusieurs idées pour permettre plus de confort pour les piétons et les cyclistes mais aussi une volonté de diminuer les consommations énergétiques inutiles en limitant les éclairages publicitaires à outrance ou en les interdisant.

L’une des première idée déposée détaille l’intérêt d’un nouveau label pour Amiens pour que la ville devienne  un parc national, sorte d’espace de symbiose entre nature et ville. Londres fait par ailleurs partie des « National park city » depuis 2019.

Faire d’Amiens un parc national

« Il faut que nous changions la perception que nous avons de la ville: arrêter de la voir comme une ville mais comme un parc national » détaille Raphaël T. Pour y parvenir il propose de « faire d’Amiens un Parc National et de l’intégrer à la manière de Londres au réseau des « National Park City Foundation ».  Selon le participant cela permettrait « d’approfondir son identité, donner aux habitants les outils qui leur permettraient de construire un rapport différent avec la ville. Ce changement de perception, dans la mouvance des villes mondiales nous permettra de mettre les gens dans une dynamique d’amélioration du cadre de vie comme de la protection des espaces naturels déjà préservés. »

L’idée est louable mais risque dans son application de se résumer en une simple participation pour la ville à un énième label ou coûteux ou sans réel impact pour la population et l’environnement immédiat de l’agglomération.

Vous pouvez donner votre avis et réagir aux idées des amiénois en vous connectant sur la plateforme.

Mieux circuler à pieds et à vélo

« Des bus oui mais sans danger pour les autres usagers » peut-on lire parmi les idées publiées sur la plateforme. Entre la création d’un Bike Truck, sorte d’atelier mobile de réparation des vélos, l’amélioration de l’accès des vélos au chemin de halage au niveau de la place Kruger, la création de pistes cyclables non partagées avec les voitures ou bien encore un véritable plan cyclable pour la ville, les idées pour l’amélioration de la circulation à vélo ne manquent pas et le sujet préoccupe les habitants.

Si l’association Véloxygène demande « un programme vélo pour une ville 100% cyclable« , de nombreux-ses cyclistes et usagers réclament de leur côté parkings et voies appropriées aux mobilités douces. Mieux, certains comme Aurélien souhaitent lier les objectifs écologiques : « Mettre en place des rues à sens unique avec création de pistes cyclables, places de parkings vertes et plantation d’arbres comme cela a déjà eu lieu dans certaines rues ou boulevards. Comme par exemple la rue de Paris où les voitures passent à une vitesse excessive, ce qui est dangereux pour les riverains et les cyclistes qui ne sont pas du tout en sécurité. » Le participant précise son idée:

Le but serait de limiter la pollution notamment par les gaz d’échappement puisque les voitures passent très près des habitations, améliorer le cadre de vie et réduire les nuisances, partager l’espace public ainsi que renforcer la place de la nature avec la plantation d’arbres.

Si faire d’Amiens un parc national et améliorer la circulation à vélo constituent les deux grandes préoccupations des amiénois, la réduction des consommations énergétiques publiques occupe également les esprits.

Eteindre la lumière

A la manière d’autres municipalités en France, certains souhaiteraient interdire les éclairages des publicités notamment ceux des panneaux et abris de bus : « Interdire les systèmes d’éclairage (néons, spots, publicités leds, etc…) pour les panneaux et sucettes publicitaires (hors enseigne de magasin) » résume de façon lapidaire l’un des participants.

Le sujet détaillé à plusieurs reprises par le groupe d’opposition des élu-es Amiens c’est l’tien lors des derniers conseils municipaux n’a pour l’instant pas reçu de réponse satisfaisante de la majorité. Pourtant, de plus en plus d’agglomérations remplacent les traditionnels panneaux publicitaires par des œuvres d’art tout en supprimant leur éclairage énergivore. C’est le cas à Saint-Dizier ou à Bordeaux ou un collectif remplace depuis quelques années déjà, la pub des abris de bus par des reproductions d’œuvres célèbres.

 

Parmi les 198 propositions relayées par les habitant-es, on retrouve également la mise à disposition de broyeurs végétaux mobiles, une idée portée par l’association Les Recyclettes ou bien encore la plantation d’arbres fruitiers dans tous les quartiers d’Amiens.

Autant de modèles et d’idées pour construire la ville de demain, plus durable et agréable pour tous.