Alors que la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, a annoncé ce samedi que les citoyens de la capitale seront appelés aux urnes, le 2 avril, afin de se prononcer pour ou contre les trottinettes en libre-service, à Amiens, l’élu d’opposition, Renaud Deschamps  (SE/DVD), se demandait il y a quelques mois encore si ce service était le bienvenu dans l’agglomération.

Si plusieurs villes les ont déjà interdites, les avis sur le sujet restent très partagés.

En juillet dernier, Renaud Deschamps (SE/DVD) prenant exemple dans les rues parisiennes, se prononçait contre l’arrivée des trottinettes en libre service à Amiens.

Paris n’est pas la première ville à tenter d’interdire les trottinettes en libre-service. Plusieurs villes françaises et étrangères ont déjà décidé d’interdire ce moyen de locomotion. Dans la capitale, les trois opérateurs sur le marché, Lime, Dott et Tier, sont menacés. Anne Hidalgo s’est prononcée contre ce dimanche mais a affirmé qu’elle respecterait le vote des parisiens.

En 2019, la ville LR de Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine avait proscrit l’installation des trottinettes en libre service comme Nice (LR) qui ne les a jamais autorisées sur son territoire. A Toulouse, la société Lime n’a pu déployer ses trottinettes uniquement trois jours. Quand Villeurbanne, en banlieue de Lyon, mais aussi Barcelone, Valencia ou New-York ont également interdit ce mode de déplacement en forte croissance.

À Montélimar (LR), dans la Drôme, la question a en partie été tranchée par arrêté : il n’y a plus aucune trottinette dans le centre-ville. Depuis le 9 décembre, elles sont bannies des six rues du centre. Dans le même département, à Valence, le maire Florent Mejean (PS) a refusé « toutes les demandes des opérateurs de location ».

Dans les principales causes évoquées reviennent l’aspect accidentogène et le comportement des usagers dans l’espace public. La Sécurité routière a rapporté que les trottinettes électriques ont fait au moins 27 morts en 2022, contre 22 en 2021 et 7 en 2020. Un chiffre en constante progression.

A Amiens, Boulanger tente la location mais pas encore en libre-service 

Dans l’agglomération, l’enseigne Boulanger propose dès le guichet de la gare d’Amiens, la location de trottinettes électriques. Si celles-ci ne sont pas en libre service, Renaud Deschamps, élu d’opposition (SE/DVD) se prononçait déjà il y a quelques mois contre une éventuelle arrivée des trottinettes en location de courte durée en libre service pour des raisons esthétiques. Pour l’élu amiénois, ces locations provoquent le désordre dans l’espace public car « quand les utilisateurs ont terminé de s’en servir, ils les jettent littéralement sur les trottoirs« , rappelait l’élu devant un amas de trottinettes jetées au sol dans une rue parisienne.

Si l’implantation des trottinettes en libre-service n’est toujours pas actée à Amiens, c’est que l’agglomération n’y est pas favorable:  « Tant que nous n’aurons pas la garantie que ce ne sera pas l’anarchie sur nos trottoirs à cause de ces trottinettes, nous n’en aurons pas », rappelait Jean-Marc Albert, le directeur de cabinet d’Alain Gest (LR) en mai dernier. Et d’ajouter toutefois que  : « la porte n’est pas fermée à ce sujet. »

Pour prévenir les risques de prolifération des trottinettes électriques dans les rues piétonnes et l’insécurité causée, entre autres marquages au sol, la municipalité amiénoise a imposé une vitesse maximale de 6km/h dans la rue des Trois Cailloux et a rappelé que les caméras de vidéo surveillance « seront également exploitées. » Les contrevenants s’exposent donc désormais à des amendes sévères dans les rues du centre amiénois.

Verbalisation pratiquée selon la municipalité 

• Non-respect des règles de circulation : 35€ d’amende (2ème classe)
• Circulation sur un trottoir sans y être autorisé : 135€ d’amende (4ème classe)
• Circulation à plus de 6 km/h sur une zone piétonne : 135€ d’amende (4ème classe)
• Circulation à plus de 25 km/h : 1 500€ d’amende (5ème classe)

DT