Le domicile de la journaliste de Disclose, Ariane Lavrilleux, a été perquisitionné dès l’aube, à 6h00, ce 19 septembre. La Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) a ouvert une enquête pour « compromission du secret de la défense nationale et révélation d’information pouvant conduire à identifier un agent protégé«  en juillet 2022, rappelle le média d’investigation qui dénonce « une nouvelle menace grave pour la liberté de la presse. »

L’affaire commence en novembre 2021, quand le média d’investigation Disclose publie une enquête sur l’opération militaire Sirli, en Egypte. Les journalistes révèlent à partir de documents secret-défense, que le renseignement français serait détourné par l’armée égyptienne.

L’opération Sirli devait identifier des cibles djihadistes, mais d’après Disclose, a été utilisée par l’Egypte pour éliminer des cibles civiles accusées de contrebande depuis la Libye. Une vingtaine de frappes contre des civils auraient eu lieu grâce à des renseignements français entre 2016 et 2018 d’après le média.

L’affaire est relancée en septembre 2022 quand deux ONG siégeant aux Etats-Unis, Egyptians Abroad for Democracy et Code Pink, portent plainte contre la France pour complicité de crime contre l’humanité.

Ce mardi, le média d’investigation Disclose dénonce cette « nouvelle menace grave pour la liberté de la presse » et voit à travers cette nouvelle intimidation de journaliste un moyen d’identifier « les sources ayant permis à Disclose de révéler l’opération militaire Sirli en Egypte. »

De son côté Reporters Sans Frontières craint « que les démarches de la DGSI ne portent atteinte au secret des sources » et dénonce la garde à vue et la perquisition du domicile d’Ariane Lavrilleux.

 

 

Une CC Alexander Müller