L’UPJV tient tête face à une mesure discriminante: lors du dernier conseil d’administration de l’Université de Picardie, l’exonération partielle des droits universitaires pour les étudiants étrangers a été votée à l’unanimité.
Depuis 2019, les frais d’inscription pour les étudiants étrangers ont été multipliés par dix. La mesure qui avait été annoncée en novembre 2018 par Edouard Philippe, a été officialisée le 19 avril 2019 par un arrêté ministériel stipulant l’augmentation de ces frais d’inscription pour les étudiants internationaux.
Depuis la rentrée 2019, les établissements supérieurs publics peuvent ainsi contraindre leurs étudiants étrangers à payer des frais d’inscription qui peuvent atteindre les quelque 2 700 euros en licence ou bien encore 3700 euros en master. Cette décision avait fait l’objet de fortes contestations de la part de toute la communauté universitaire. Malgré ces contestations, elle n’a pas réussi à avoir gain de cause.
En effet, cet été, le Conseil d’Etat a jugé ces frais comme « modiques » au regard du coût réel des formations préparant à des diplômes nationaux. En juillet 2020, les juges précisaient leur point de vue sur cette directive ministérielle accusée d’ébranler l’égalité d’accès aux études supérieures pour tous les étudiants:
« Les droits d’inscription fixés par l’arrêté attaqué, (…) peuvent représenter 30% voire 40% du coût de la formation. Ces droits d’inscription respectent donc l’exigence rappelée par le Conseil constitutionnel, à supposer que ces étudiants puissent s’en prévaloir »
Malgré l’avis du Conseil d’Etat, de nombreuses universités ont maintenu l’exonération des frais d’inscription pour leurs étudiants extracommunautaires, c’est le cas de l’Université de Picardie qui a voté à l’unanimité cet allégement des frais universitaires pour les étudiants étrangers lors de l’année 2020/2021. Une décision courageuse de la part de l’UPJV qui ne peut apparaître pour autant comme pérenne.