Ils sont livreurs, coursiers, déménageurs, diffuseurs de publicité. Mais tout ça, ils le font à vélo. Le deux roues est davantage pour eux un outil de travail qu’un simple moyen de locomotion. Souvent plus large, plus long pour contenir les colis à livrer, leur biclo semble tout de même glisser sur l’asphalte à la vitesse des voitures.
Si par souci de rentabilité ou pour satisfaire le client en temps et en heure ils roulent bien plus vite que la moyenne des autres cyclistes, lors d’une journée de travail, ces professionnels sont d’autant plus exposés aux défauts de l’aménagement urbain.

En 2018, lors de l’arrivée à Amiens des plateformes de livraison comme Uber Eats et Deliveroo, le Courrier Picard estimait qu’il y avait environ 135 livreurs dans l’agglomération.

Deux ans plus tard, le nombre de livreurs a presque triplé et d’autres entreprises se sont implantées proposant de nombreux postes de livreurs payés à la course. On entend par ailleurs parler de plus en plus de leurs conditions de travail précaires , aléatoires et de leur manque de protection sociale.

En grève un peu partout en France, ces travailleurs un peu trop invisibles tentent d’attirer l’attention sur un contexte professionnel difficile.

Et c’est justement à cause de ce contexte difficile et peu favorable aux coursiers qu’Antoine Hosin, 23 ans, vient de co-fonder Beefast, une coopérative de coursiers uniquement à vélo et visant le salariat et la rémunération à l’heure. Un modèle amiénois qui se veut plus éthique et plus responsable.

Il revient pour Biclo sur sa pratique réelle du vélo à Amiens et son quotidien de coursier face à l’aménagement urbain; un parcours de 5km entre compromis et arrangements avec la ville et tous les usagers.