L’implantation de la ferme géante à insectes à Poulainville ne fait pas l’unanimité. Cette usine qui a récolté en tout juste deux ans plus de 370 millions de dollars vient de se voir octroyer par une décision du Conseil Amiens Métropole, une subvention de 770 000 euros d’aide à la créations d’emplois. La construction de cette usine devrait permettre de créer une centaine d’emplois directs et jusqu’à 500 indirects. Dans un même tempsla construction des infrastructures d’Ynsect va engendrer une imperméabilisation des terres quasi irréversible sur plus de 10 hectares.
Les élu.es Amiens c’est l’tien ont voté contre l’octroiement de cette subvention. Le Courrier Picard rapporte l’intervention d’Emilie Thérouin, élue écologiste, alors un brin ironique face à ce nouveau modèle peu ragoutant:
À Amiens Métropole, nous allons “changer la façon de nourrir les légumes et les animaux sur la planète”. C’est l’ambition des quatre fondateurs. Les larves de scarabées molitor seront broyées et transformées pour l’alimentation animale, alors que les déjections feront de formidables engrais agricoles permettant de réduire l’utilisation de produits phytosanitaires. Le co-fondateur d’Ynsect a récemment présenté les débouchés (…) : “D’abord les poissons et les plantes, demain les poulets et les porcs, peut-être un jour les humains”. Génial non ?
Si le projet est critiqué pour son emprise au sol sur des terres agricoles, il l’est tout autant pour la hausse des gaz à effet de serre qu’il engendra en Picardie, une hausse de 0,6%.
Malgré plusieurs critiques, le président d’Amiens Métropole, Alain Gest (LR) a rappelé son attachement à ce projet « prometteur qui permettra d’intéresser tout le secteur agricole« . L’usine se veut peu consommatrice en CO2 et même négative en carbone mais l’octroiement d’une subvention pour la création d’emplois n’aurait-elle pas été plus utile pour rendre le site moins agressif avec son environnement et son emprise au sol plus raisonnable tout en conservant le nombre d’emplois créés ? L’installation de ce géant de la production de protéines d’insectes est néanmoins prévue en 2021 et les chances de voir le projet s’améliorer d’ici là restent quasi nulles.