Depuis début juillet des fuites récurrentes sur le circuit d’arrosage des espaces verts de la ville ont été constatées par plusieurs habitants. Le système de goutte à goutte, censé économiser l’eau et se déclencher la nuit, fuit continuellement.

La municipalité aurait oublié de changer les piles du système d’arrosage automatique, engendrant une forte pression et des fuites de plusieurs litres d’eau par jour sur la place de l’Hôtel de ville.

Tombé en panne récemment, le système d’arrosage automatique d’Amiens n’est pas au point. Fuites et suintements font perdre de nombreux litres d’eau à la ville alors qu’elle puise dans le réseau général pour irriguer ses espaces verts.

Alors que le ministre de l’Ecologie Christophe Béchu (ex LR) a annoncé ce lundi, que « le mois de juillet a été le mois de juillet le plus sec depuis 1959« , cette période de grande sécheresse nous rappelle ô combien l’eau est un bien précieux et commun.

Mais à Amiens, l’installation de la prairie éphémère face à l’Hôtel de ville a occasionné plusieurs fuites d’eau dans le système d’arrosage. Dès son apparition, l’opposant Renaud Deschamps (DVD) avait fustigé son installation et les pertes hydriques qu’elle occasionnerait. Près d’un moins après, on ne peut pas lui donner tort.

Alertés par plusieurs habitants, nous avons pu constater chaque jour matin ou soir, depuis au moins 10 jours, que le système d’arrosage fuyait. Par ailleurs, les canaux-fontaines de la place de l’Hôtel de ville pourtant presque toujours à sec, ont régulièrement de nouveau été irrigués: « on n’avait pas vu ça depuis l’époque de Robien » nous glisse une habitante.

Contactée, la municipalité n’a pas confirmé les causes des fuites mais a précisé qu’elle réglerait le problème avec les services compétents. Il y a 10 jours, on nous assurait pourtant que l’apport en eau se faisait la nuit par un goutte à goutte économe en eau, sur place, la gestion de l’eau est tout autre.

Le système d’arrosage par goutte à goutte est le système idéal pour les communes qui veulent économiser de l’eau mais encore faut-il qu’il soit bien installé. © DR/LT/illustration

Pas de gestion des eaux pluviales

Les services gérant les espaces verts à Amiens nous l’assurent, l’apport en eau se fait exclusivement à travers le réseau général. Aucun système de récupération des eaux pluviales n’a été pensé à ce jour. Pourtant à quelques dizaines de kilomètres de là, un arrêté sur « le franchissement du seuil d’alerte renforcée pour les eaux superficielles de la zone d’alerte de la Bresle » a été prononcé par la Préfecture de la Somme, provoquant une « limitation et interdiction provisoires des usages de l’eau« . Un contexte qui met surtout en avant une gestion des eaux peu coordonnée à grande échelle.

Et pour cause, les collectivités n’ont pas d’obligation de récupérer les eaux pluviales, elles ont par contre l’obligation d’en assurer la gestion notamment face au risque d’inondation.

La récupération d’eau de pluie est pourtant un enjeu encore sous-estimé par les collectivités. Dans un rapport publié en juin 2021, lors de son pacte Lille Bas Carbone, la ville du Nord prenait appui sur la création de citernes de récupération des eaux de pluie dans un hôpital pour arroser les espaces verts et dans un lycée pour alimenter des toilettes afin de détailler les opportunités possibles; autant d’exemples qui peuvent permettre de repenser une gestion plus responsable et logique de cette ressource vitale par les collectivités.