A Amiens entre 200 et 400 personnes se sont réunies devant la Maison de la Culture pour que la loi immigration ne soit pas promulguée. Remettant en cause le droit du sol et instaurant une véritable ségrégation parmi la population présente sur le territoire national, beaucoup d’étudiants présents ont tenu à rappeler leur hostilité face à une xénophobie d’Etat et la capitulation d’Emmanuel Macron face au Rassemblement National.

Plus de 300 personnes rassemblées selon les organisateurs contre la loi immigration, ce jeudi 21 décembre, à Amiens.

Poussés par la majorité des partis politiques de gauche, syndicats mais aussi associations, les manifestants présents ce jeudi soir, place Léon Gontier, ont souhaité mettre en garde le gouvernement de la dérive historique que constitue le projet de loi immigration; « une capitulation face aux idées d’extrême-droite » et « la lepénisation des esprits. »

Parmi les personnes sur place, le sénateur socialiste de la Somme, Rémi Cardon ou bien encore le conseiller écologiste des Hauts-de-France, Thomas Hutin ou les conseillers départementaux Esra Ercan (EELV) et Frédéric Fauvet (PS) et de nombreux représentants politiques et associatifs.

Plusieurs syndicats étudiants ont pris la parole, la CGT, RESF ou bien encore la Cimade, rappelant les drames que pourrait engendrer une telle loi sur l’hébergement d’urgence, notamment à Amiens, où des familles et des enfants sont encore à la rue faute de solution pérenne.

En rétablissant « le délit de séjour irrégulier« , la loi forcerait également à une sélection des profils de demandeurs et favoriserait ainsi un racisme institutionnel. « Le délit de séjour irrégulier (avec un visa expiré ou sans titre de séjour) est rétabli. Il sera passible de 3 750 euros d’amende et d’une peine complémentaire de trois ans d’interdiction du territoire.«  La loi immigration précise aussi que « les étrangers destinataires d’une OQTF ou d’une mesure d’expulsion ne pourront être hébergés dans le dispositif d’hébergement d’urgence que dans l’attente de leur éloignement. » Autant d’éléments pernicieux qui mettent en péril la devise française et les valeurs humanistes du pays selon les opposants.

Liberté, égalité, fraternité, fracassées 

Dans la foule, Martial de l’association Flash Our True Colors défendant les droits des LGBTQIA+, a évoqué sa propre situation et ses inquiétudes face à des possibilités de demande d’asile de plus en plus réduites; une situation qui pourrait empirer et faire peser sur les personnes des sanctions financières dramatiques avec la loi immigration. Le texte prévoit également de remettre en cause certains accès au rapprochement de conjoint.

« Je prends la parole en tant que réfugié » précise d’emblée Martial. « Les personnes LGBTQIA+ qui ont fui le continent Africain et qui se retrouvent ici, si vous les ramenez chez eux, que deviendront-ils ? Si vous les ramenez chez eux, qu’allez-vous dire ? »

@amienoise.fr Alors que la loi immigration a été votée par le Sénat et l’Assemblée nationale ce mardi, à #Amiens, ce jeudi soir, plusieurs centaines de personnes étaient réunies contre la loi #Darmanin devant la Maison de la Culture. Associations, partis politiques, syndicats, citoyens, élus mais aussi premiers concernés, les réfugiés de France, ont pris la parole. Martial de l’association @Flash Our True Colors s’est inquiété lors du rassemblement contre la #loiimmigration pour le sort des #LGBTQIA+ réfugiés et qui comptent sur la tradition #humaniste de la #France pour survivre. S’adressant à @Emmanuel Macron ♬ son original – Amiénois-e.fr

« Est-ce que la France est devenue un pays qui ne parle plus de l’égalité ? La France ne parle plus de la liberté ? Est-ce que la France ne parle plus de la fraternité ? » demande Martial s’adressant comme bon nombre ce jeudi soir, au gouvernement et à Emmanuel Macron.

Dans le milieu de la semaine le Président de la République avait annoncé que le Conseil constitutionnel serait saisi, plusieurs points paraissant anticonstitutionnels remettent directement en cause le principe d’égalité entres les êtres. Preuve, s’il en fallait, d’un abandon de principes fondateurs de la République par le gouvernement qui cède avec cette proposition de loi immigration « à la lepénisation des esprits de l’extrême-droite et de la droite extrême. »