Le Réseau Education Sans Frontières de la Somme organise le 17 octobre, à 18h00, un rassemblement devant l’hôtel Saint-Roch, à Amiens, abandonné depuis plusieurs mois. L’opposition municipale de gauche demande à la maire d’Amiens, Brigitte Fouré (UDI), la réouverture des bâtiments inoccupés de la ville pour loger momentanément les familles et les enfants exilés à la rue.

Depuis sa fermeture il y a plus d’un an, l’hôtel Saint-Roch à Amiens est inutilisé alors que plusieurs familles dorment à la rue.

Depuis juin, plus d’une vingtaine de familles et des enfants scolarisés sont à la rue, à Amiens, après avoir été expulsés de leur centre d’hébergement du 115. La moitié des familles a pu être logée momentanément à l’Auberge de jeunesse, grâce à une cagnotte lancée par RESF durant l’été.

Aujourd’hui, malgré l’acharnement de l’association, la situation n’inquiète guère le préfet Rollon-Mouchel Blaisot, qui a pris ses fonctions en juillet. Jugeant que d’autres urgences doivent être prises en compte dans la Somme, ce mercredi, il évoquait au micro de France bleu Picardie « une explosion de nuitées d’hôtel, qui sont un pis-aller parce que c’est pour l’extrême urgence. Depuis 2015, l’extrême urgence pour certains foyers, ce n’est pas de l’extrême urgence. »

Selon le préfet, le nombre de places d’hébergement aurait doublé en 5 ans, pour atteindre 1.100 places dans toute la Somme. « Notre priorité, c’est aussi les victimes de violences intrafamiliales et l’arrivée de l’hiver, pour mettre à l’abri tous les SDF. »

Des mères en double exil à protéger 

« Tout l’été, les familles ont été contraintes de chercher, chaque nuit, un endroit où dormir« , rappelaient de leur côté les élu-es d’opposition de gauche, « Amiens c’est l’tien », fin septembre. « Le 115 ne pouvait les héberger faute de logements disponibles. Par souci d’humanité, RESF Somme a déboursé plus de 7000 euros en quelques mois seulement pour mettre à l’abri des familles -parmi lesquelles de nombreuses mères isolées et leurs enfants. Cette solution n’est pas tenable et ne suffit pas à couvrir tous les besoins. »

« Depuis la rentrée, au retour de l’école, ce sont des dizaines d’enfants scolarisés dans des écoles d’Amiens qui n’ont pas de toit le soir. Certains dorment dans des cages d’escaliers. » 

« La ville a engagé une procédure afin de préempter l’hôtel Saint-Roch, nous vous proposons de le mettre à profit du Centre Communal d’Action Sociale ou de l’Etat pour permettre à quelques familles et leurs enfants de passer la nuit en sécurité » avaient-ils pudiquement demandé.

Région, département, municipalité: de nombreux bâtiments administratifs disponibles ou sous-occupés 

« D’autres bâtiments pourraient être utilisés » avaient-ils également rappelé avant de proposer à la majorité municipale de recenser les bâtiments qui pourraient accueillir du public en cas d’extrême urgence, pour « qu’aucun enfant ne dorme à la rue, à Amiens. »

Pour l’heure, seule la rue ou le retour à la frontière est proposé par la Préfecture via le camp de préparation au retour de Péronne; déboutées du droit d’asile, ces familles sont nombreuses à être menacées par une obligation de quitter le territoire.