La nouvelle ne vous a pas échappé, les bus de la ville d’Amiens, appelés familièrement Némo, sont restés bloqués plusieurs jours à cause des températures très basses de la mi-février. Irizar, le constructeur en a pris pour son grade dans toute la France alors que d’autres agglomérations choisissent ces mêmes bus. Peu adaptés à la morphologie de la ville, posant de nombreux problèmes pour circuler autant en voiture qu’à vélo même lorsqu’ils fonctionnent: le choix d’un réseau de bus électriques pour Amiens à la place d’un tramway reste la pire décision en matière de mobilité de ces 30 dernières années. On se souviendra de la construction de la gare des betteraves située entre Amiens et St Quentin sans aucune connexion ferroviaire et du réseau de bus géré par Ametis comme de puissants freins à l’accès aux mobilités douces dans la région.

Couac sur couac

Ces perturbations ne sont pas les premières à Amiens, les bus électriques choisis par Amiens Métropole posent également problème l’été, lorsque les températures sont trop élevées. Le manque de fiabilité et de ponctualité est souvent évoqué par les usagers, lassés de subir un réseau de bus défectueux et indigne pour une agglomération de près de 200 000 habitants. Un fiasco que dénonce volontiers un bon nombre d’amiénois-es:

Le BHNS ( Bus à Haut de Niveau de Service) n’a rien d’un haut niveau de service. Si les 8 minutes séparant chaque passage de bus n’ont jamais été atteintes, les 10 minutes vantées par l’agglomération ont rarement été tenues. Ce manque de fiabilité contraint les amiénois-es à compter davantage sur leur voiture ou leur vélo. Amétis, consciente du problème, n’hésite pas à rappeler non sans une pointe d’ironie les alternatives possibles:

Des bus défectueux et pleins à craquer

 

Si Benoit Mercuzot vice-président délégué aux Fiances à Amiens Métropole rappelait volontiers lors de son bilan financier à la fin de l’année 2020, que le taux d’utilisation des Némo dépassait les 100%, ce chiffre cache une réalité toute autre. On peut certes s’en féliciter mais cela masque en réalité une impossibilité pour le réseau d’accueillir davantage d’usagers. Pourtant, ils ne sont pas si nombreux à prendre quotidiennement le bus à Amiens si l’on compare la place accordée à l’automobile. Seuls 43 bus sont en service lorsque toutes le conditions sont réunies, mais mardi 16 février, après une semaine de blocage, seuls 26 bus circulaient à peu près correctement avec des délais oscillant entre 15 et 30 ou 45 minutes selon les lignes.

 

Némo: un réseau défectueux, peu adapté à la densité de la ville et aux besoins des amiénois.es.

Malgré des bus blindés aux heures de pointe et le manque de fiabilité, le comité des usagers demande plus de gratuité et particulièrement le mercredi comme l’avaient promis les élu-es d’Amiens Métropole. Reste à savoir maintenant si la gratuité est acceptable sur un réseau qui ne fonctionne pas et qui ne peut être qu’un accessoire pour la majorité des habitants. Dépendre exclusivement d’un réseau de bus comme celui d’Amétis est synonyme de calvaire quotidien et de stress et même gratuit, les amiénois ne peuvent s’en contenter.