Rémi Cardon, sénateur de la Somme.

La situation sanitaire due au Covid-19 a encore dégradé les conditions de vie des jeunes. Le chômage des actifs de moins de 25 ans a bondi de 22 %, selon l’OCDE. Il s’agit de la tranche d’âge dont le taux de pauvreté a le plus progressé ces dernières années, avec une hausse de près de 50 % depuis 2002.

Un jeune sur cinq de moins de 25 ans vit en dessous du seuil de pauvreté, soit 1.5 millions de jeunes.

Cette génération qui consent à tous les sacrifices ne connaitra en retour qu’un marché de l’emploi inaccessible. Celui-ci, déjà discriminatoire pour les jeunes et indifférent aux qualifications et aux diplômes, se trouvera davantage contracté par la crise sanitaire.

Alors que les 25-65 ans bénéficient du revenu de solidarité active (RSA) et les plus de 65 ans d’un minimum vieillesse, les moins de 25 ans sont exclus du dispositif principal de lutte contre la pauvreté.

La Gauche et les socialistes se mobilisent pour construire un débouché politique au mouvement social et sociétal sur cette question et de mettre en perspective un débat et une proposition plus structurelle.

Depuis 2018, plusieurs Départements de Gauche réfléchissent à des dispositifs visant à mieux prendre en charge les moins de 25 ans. Dans le prolongement, une proposition de loi pour l’expérimentation locale du revenu de base, issue des travaux de ces départements avec l’appui de la Fondation Jean-Jaurès a été conçue.

Fin 2020, pour répondre à l’extrême urgence, plusieurs amendements portant sur l’ouverture de droits RSA aux 18-25 ans ont été soumis au PLFSS (Projet de Loi de Financement de la Sécurité Sociale) à l’Assemblée Nationale et au Sénat.

Avec l’accélération des conséquences de la crise sur notre jeunesse, la Proposition de loi sur l’extension du RSA aux jeunes de 18 à 25 ans portée par les sénateurs socialistes le 20 Janvier 2021 est une véritable réponse à court terme pour faire face à cette dégradation de la situation des jeunes. Cette dernière a été refusée par le Sénat.

Ces droits nouveaux dès 18 ans auraient pu permettre de gérer l’urgence sociale en créant un minimum jeunesse, avant un dispositif plus structurel, plus large et plus pérenne comme avec la proposition de loi AILES (Aide Individuelle à l’Emancipation Solidaire) le revenu de base et la dotation universelle portés par nos collègues Boris Vallaud et Hervé Saulignac à l’Assemblée ce 18 Février.

Nous devons améliorer notre accompagnement des jeunes et leur prise en compte dans la société pour leur permettre de retrouver un espoir. Il faut aligner la majorité sociale sur la majorité légale !