Yassine et Younès Bouri sont nés au Maroc et entrés en 2015 de façon régulière sur le territoire pour suivre des études de pharmacie. Deux frères qui ont grandi ensemble, se sont épaulés dans ce voyage pour un avenir meilleur. Mais depuis bientôt 2 ans, l’un d’entre eux est menacé par une OQTF. Les deux jeunes hommes sont pourtant dans la même classe, ont le même parcours universitaire -ou presque- mais pas le même traitement. Une déchirure pour ces deux étudiants amiénois dont les camarades d’université reconnaissent sérieux et engagement.
Depuis leur prise de parole, plusieurs soutiens se sont manifestés et une pétition a été lancée.
La Préfecture de la Somme a précisé que les notes de Yassine étaient trop insuffisantes pour rester sur le territoire français afin de terminer ses études de pharmacie à l’Université de Picardie. Son frère, pourtant dans la même classe, en 4e année à l’UPJV, peut lui poursuivre. Une incompréhension pour leur avocat Me Stéphane Diboundje.
Martine Tekaya membre de l’association Femmes solidaires a lancé une pétition qui rassemble un peu moins de 200 signatures pour soutenir les deux frères « j’ai réagi à la demande de Lucien Fontaine (membre de la Licra Picardie et de SOS Racisme soutenant Yassine NDLR), ce n’est pas un dossier que je connaissais mais il y a énormément de jeunes qui ont beaucoup de difficulté pour le renouvellement des titres de séjour. La préfecture prend des critères très particuliers. » Des critères qui pour les deux frères et leurs soutiens paraissent incompréhensibles.
« Je suis très étonnée que l’un soit renouvelé et pas l’autre » précise Martine Tekaya. « D’autant qu’une fois que l’année est validée, ils doivent justifier des revenus de 615 euros par mois comme doivent justifier tous les étudiants étrangers. » En effet, les étudiants étrangers qui viennent faire leurs études en France et qui ne dépendent pas d’une université étrangère faisant l’objet d’une convention entre l’université d’accueil doivent justifier de ressources régulières à hauteur de 615 euros par mois comme l’indique la Préfecture de la Somme. C’est le cas des deux frères qui ont débuté leurs études en 2015 à l’Université de Picardie Jules Verne, soutenus par leurs parents.
Mais pour l’heure, Yassine et Younes peuvent surtout compter sur le soutien des fédérations étudiantes, d’associations et de nombreux amiénois. Certains conseillers municipaux d’opposition ont rapidement manifesté leur soutien comme Assia Noauour, élue du groupe Social-Eco Citoyen d’Amiens, a adressé un courrier à la Préfète Muriel Nguyen.
Autant de suppliques adressées à la Préfecture de la Somme qui restent à ce jour sans réponse.
