Ce samedi 3 juillet, les élu-es du groupe d’opposition de gauche à la mairie d’Amiens et à la communauté d’agglomération se sont réuni-es à l’occasion de leur première année de mandat. Le groupe, Amiens c’est l’tien, composé de 6 élu-es était sous la présidence d’Emilie Thérouin (EELV), elle vient de passer le relais à Fabien Voulminot (Picardie Debout).
Il fallait plus que quelques gouttes pour décourager les militant-es et les élu-es d’Amiens c’est l’tien ce samedi midi. Quelques dizaines de personnes se sont retrouvées pour partager une collation au parc de la Hotoie, pour les élu-es, l’heure était au bilan. Ils sont revenus un à un sur les grands chantiers passées et ceux qui arrivent avant d’échanger avec élus, citoyens et militants de la LFI, d’Ensemble 80, de Picardie Debout ou bien encore d’EELV présents.
« Nous avons fait 46 réunions de groupe, 12 conseils municipaux, 10 conseils d’agglo, 31 commissions municipales et métropolitaines, 18 tribunes, 7 newsletters, 32 articles….4 demandes de logement satisfaites… » et la liste énoncée par Emilie Thérouin est longue, preuve s’il en fallait que le travail d’élu-e d’opposition n’est pas de tout repos. « C’est surtout qu’il faut voir le mépris avec lequel on est traité par la majorité » ajoute Julien Pradat, tête de liste aux dernières élections municipales en 2020, à Amiens. « Parfois on n’a pas les bonnes infos, on perd beaucoup d’énergie à politiser ce qu’ils tentent de rendre lisse, notamment en conseil métropolitain » surenchérit François Décavé.
« Faire sauter le vernis »
« Quand on leur demande pourquoi ils octroient des subventions à de grosses multinationales et qu’on nous répond; pour nous les entreprises ce sont les actionnaires; on ne peut pas dire que ça n’est pas politique, et la vie des travailleurs alors ? » poursuit-il. Politiser le conseil d’agglomération et municipal est une tâche complexe pour le groupe d’opposition qui se plaint, peut-être comme tous les groupes d’opposition, des mesquineries de la majorité.
Composé d’Emilie Thérouin, de François Décavé, de Fabien Voulminot, d’Ismael Bara et d’Evelyne Becker, le groupe ne compte pas se démotiver pour autant. « C’est compliqué mais parfois, on arrive à faire sauter le vernis » ajoute Emilie Thérouin. La conseillère municipale d’opposition revient sur le projet Boréalia, une zone d’aménagement concerté à l’ouest de Renancourt, responsable selon l’élue de l’artificialisation de plusieurs dizaines d’hectares de terrains agricoles. « Un projet vieux d’un quart de siècle qui est en passe de se concrétiser » d’après Amiens Métropole, par la mise à disposition, dans un premier temps, de 63 hectares de terres aux entreprises. Un parti pris politique et écologique que l’élue veut mettre au jour.
Une commission d’information sur Amiens for Young bâclée
De son côté, Evelyne Becker (LFI) est revenue sur la constitution de la commission d’information chargée d’examiner le fonctionnement, les coûts et retombées globales du dispositif Amiens for Youth: « La tâche est ardue, les résultats ne seront pas à la hauteur, la majorité ne répond pas à nos interrogations et on ne peut que déplorer l’opacité de certains points. La démocratie, ils ne savent pas faire ». Le dispositif qui aurait permis à plusieurs centaines de jeunes de profiter d’avantages pour s’inscrire au permis ou pour s’insérer dans le monde du travail fait l’objet depuis plusieurs mois, à la demande des élu-es, d’un examen approfondi. Le dossier doit être rendu fin juillet mais semblerait déjà sur la mauvaise pente.
Autre dossier sur la pente raide; le quartier Pierre Rollin. Julien Pradat a détaillé ses échanges avec les habitants et les initiatives menées à Pierre Rollin afin d’accompagner la restructuration nécessaire du quartier. Le supermarché Auchan, situé dans les couloirs étroits de Pierre Rollin, devait agrandir sa superficie. « Le quartier a été dessiné pour accueillir Auchan. Mais Auchan n’étendra pas, ça n’est de toute façon, pas dans le sens de l’histoire, aujourd’hui ce sont les commerces de proximité qui ont l’avantage[…] C’est quoi le projet alternatif ? » se demande t-il.
Autant de dossiers envahissants, dans un contexte de crise sanitaire qui n’a rien arrangé, ont privé les élu-es de contact avec la population. Fabien Voulminot (Picardie Debout), nouveau président du groupe, concède volontiers: « On a été en deçà au niveau de la proximité avec les habitants, cette année, on sera plus en contact avec Amiens« . Avant de ne laisser conclure Julien Pradat, bien de son avis: « Il faut aller à la retape militante, à la rechercher d’un moment public » . Après leur bilan, l’heure serait donc à la reconquête.
Pour rappel
Assia Nouaour (citoyenne du groupe Social-Eco Citoyen) était par ailleurs présente au rendez-vous ce samedi, aux côtés de Thomas Hutin (EELV) ou d’Esra Ercan (EELV) seuls verts du département, élus aux dernières élections respectivement au conseil régional des Hauts-de-France et au conseil départemental de la Somme.