La sanction interne à la France Insoumise de la députée Raquel Garrido a suscité un tollé chez les Insoumis. Le député de la Somme, François Ruffin pointe du doigt une décision arbitraire: « Raquel Garrido est en désaccord sur l’absence de démocratie dans la France insoumise. Et comment notre mouvement, qui prône la VIème République, lui répond ? Non par un débat, mais par une sanction. » De son côté la députée de la Seine-Saint-Denis, Clémentine Autain, se disait ce mardi matin sur France Inter, « atterrée » par la mise en retrait de Raquel Garrido pendant quatre mois.
Alors qu’en début d’année, LFI avait sanctionné Adrien Quatennens, condamné pour violences conjugales à 4 mois d’exclusion, Raquel Garrido se dit « en colère » et « humiliée » par la décision de son parti qui la prive de son statut d’oratrice de La France Insoumise pendant 4 mois sans exclusion du groupe parlementaire.
Verdict de la CPI (la Cour pénale insoumise) : 4 mois.
4 mois, cela vous dit quelque chose ? C’est comme Adrien Quatennens.. Pendant 4 mois je n’ai plus le droit de représenter mon groupe parlementaire en tant qu’oratrice dans les discussions générales en Commission des Lois et…— Raquel Garrido (@RaquelGarridoFr) November 7, 2023
Une décision de la principale force de gauche, comparable à celle prise contre Adrien Quatennens qui fait bondir les élu-es et les militant-es; « une symbolique » qui ne grandit pas LFI pour certain-es.
« On ne règle pas des divergences politiques par des sanctions bureaucratiques. »
La députée LFI @Clem_Autain se dit « atterrée » par la mise en retrait pour quatre mois de Raquel Garrido du groupe parlementaire. #le710inter pic.twitter.com/qe0ttT5yGb
— France Inter (@franceinter) November 7, 2023
Pourquoi quatre mois et pas deux, ou six, contre Raquel Garrido ? Quel obscur alinéa de quel réglement inconnu décide de cela ? A défaut de pouvoir débattre ensemble, la direction de mon groupe parlementaire pourrait-elle nous fournir la grille tarifaire en cas de divergence…
— François Ruffin (@Francois_Ruffin) November 7, 2023
Elle a vraiment la même sanction que Quatennens pour avoir critiqué LFI ?
Alors que l’autre est condamné par la justice, ne respecte ni nos valeurs, ni notre programme, il y a un sérieux problème là..
(je cherche pas à la défendre je vous vois venir mais c’est n’importe quoi) https://t.co/QsaBcpxrmW
— ℙ𝕠𝕚𝕤𝕤𝕠𝕟É𝕔𝕠𝕝𝕠 ⏚ 🍉 (@Alex_Ecolo) November 7, 2023
La direction de LFI et les très proches de Mélenchon (Panot, Bompard, Quatennens, Chikirou, Obono…) descendent publiquement ou font taire les voix qui dérangent au sein du mouvement (Ruffin, Autain, Garrido, etc)…
Pourtant ce sont les voix de la raison. LFI le regrettera. https://t.co/0CJYKkAuWn— Mathis 🇵🇸 (@Gagoin_4485) November 7, 2023
Merci @MathildePanot de rétablir la vérité.
Raquel n’est pas sanctionnée pour des idées exprimées.
Elle l’est parce qu’elle ne respecte pas les décisions collectives quand elles ne vont pas dans son sens.
La démocratie, c’est pas juste quand on est d’accord avec le résultat. https://t.co/rvGnr6Mgjh
— Antoine Léaument 🇫🇷🌿 (@ALeaument) November 7, 2023
Raquel Garrido est sanctionnée parce qu’elle s’affranchit du fonctionnement collectif, ne respecte pas les décisions majoritaires, dénigre ses collègues, ment.
Tout groupe parlementaire a des règles et une discipline.
Cette sanction n’a rien d’extraordinaire. Elle est logique.
— David Gallo (@david_gallo_fi) November 7, 2023
Une décision déséquilibrée, injuste et sans fondement selon la principale intéressée qui l’expliquait dans la nuit, au terme de sa « convocation » par le Bureau du groupe parlementaire de La France Insoumise: « Je me suis rendue ce soir à la « convocation » par le Bureau du groupe parlementaire insoumis. De bonne foi, j’ai défendu mes positions. J’ai réfuté pied à pied les accusations infondées et mensongères. J’ai indiqué que le Bureau du groupe n’avait pas le droit de prendre de telles sanctions. Même Adrien Quatennens, auteur de violences conjugales, a eu le droit à de longues délibérations au sein du groupe », rappelait Raquel Garrido.
« Le Bureau s’est auto-proclamé instance de discipline pour tenter – quelle immaturité – de régler des désaccords politiques par des mesures de coercition. Je suis humiliée, je suis en colère, j’ai honte de voir cette évolution du projet politique auquel j’ai consacré 30 ans de ma vie. »
Et de conclure: « J’ai reçu tant de marques d’affection de la part des militant-es de la base insoumise. Je tiendrai bon. Vous pouvez compter sur moi. »