L’agglomération d’Amiens n’en démord pas; aucune reconstruction du gymnase Jean Bouin n’est prévue. Malgré ses engagements que nous rappelions en janvier dernier, Amiens Métropole estime que le quartier dispose suffisamment d’infrastructures, mais cette semaine, une élue d’opposition a déposé un contre-projet à la reconstruction du gymnase qui a péri plusieurs fois dans les flammes.

L’entreprise Duol, spécialisée dans ces structures gonflables, peut réaliser une structure de 30 m x 50 m pour environ 330 000 euros, sans le terrassement. © Duol

Détruit en 2016, puis en 2017, la reconstruction du gymnase Jean Bouin est devenu un refrain presque lancinant dans ce quartier qui dispose de nombreuses infrastructures sportives; l’un des mieux dotés d’Amiens.

Pourtant Assia Nouaour, élue du groupe Social-Eco Citoyen, ne cesse de rappeler les besoins du quartier depuis l’annonce de l’abandon du projet de reconstruction: « Une installation sportive supprimée c’est forcément le dynamisme d’un territoire qui s’en trouve affaibli! Ici, le quartier Nord dont on ne peut déjà pas dire qu’il fasse la priorité des politiques de la ville, ni qu’il connaisse la dynamique la plus importante », déplorait-elle dans une pétition –rassemblant un peu plus de 300 signatures– demandant la reconstruction effective de l’infrastructure brûlée à de multiples reprises.


L’opposante à Alain Gest (LR), président d’Amiens Métropole, pointe surtout un problème de méthode tant au niveau politique que sur celui de la communication. Les promesses puis les rétractations autour de la reconstruction ont cristallisé bien des attentes et des frustrations, pas toutes justifiées.

Mais pour l’élue amiénoise, l’abandon du projet de reconstruction « force à s’interroger sur les véritables volontés de la Métropole et confirme une fois encore le trouble des méthodes employées. Nulle concertation, des décisions contradictoires qui se succèdent et ne sont ni justifiées, ni explicitées! Si elles ne témoignent pas d’un mépris à l’égard de la population amiénoise, elles prouvent en tous cas le peu de déférence que certains élus lui témoignent! »

Pour motiver son abandon, l’agglomération avait annoncé se concentrer sur la réhabilitation de la piscine le Nautilus à hauteur de 6 millions d’euros.

Un contre-projet gonflé

Prenant en compte le budget que l’agglomération annonce serré, l’élue d’opposition a déposé cette semaine, sur le bureau du président d’Amiens Métropole, un contre-projet de reconstruction accompagné d’un devis.

Ce genre de structure gonflable permet une installation rapide et peu contraignante mais consomme beaucoup d’énergie. © Photo d’illustration /DR

La structure gonflable de 1500m² pourrait coûter plus de 330 000 euros selon les options choisies. Elle doit être équipée selon le devis d’un « ensemble de soufflerie et de chauffage au gaz (en cas de neige), dans un caisson métallique étanche et isolé » mais aussi d’une « soufflerie de secours diésel, dans un caisson métallique indépendant, étanche et isolé » explique l’entreprise Duol contactée pour ce projet alternatif. « La régulation de la pression à l’intérieur du dôme [se fait] avec un système de modulation automatique de la soufflerie » mais aussi avec une « sonde et un capteur pour la détection du vent (anémomètre) et un ajustement automatique de la pression de sécurité »

Un arsenal rapide à monter, léger mais très énergivore et contraire à toutes les attendues en matière énergétique, à l’heure où les espoirs sont tournés vers des infrastructures à énergie passive, économes et durables.

DT