Ce week-end, le Conseil national du Parti Communiste a adopté à 93 % une résolution actant ses prises de distance avec la Nouvelle Union Populaire Ecologique et Sociale (NUPES). Mais les communistes actent le divorce avec la NUPES tout en réclamant l’union autour d’un « Nouveau Front populaire. »
Le Parti communiste prend ses distances avec la NUPES. (Paris, mai 2018. © CC Victoire F)
« Il est temps d’ouvrir une nouvelle étape pour la gauche avec un nouveau type d’union, permettant le débat entre nous comme avec les citoyen-nes et les organisations syndicales, avec un projet de transformation sociale, ambitieux, utile, à vocation majoritaire » explique le parti de Fabien Roussel qui reproche à La France Insoumise de Jean-Luc Mélenchon de prendre trop de place dans l’actuelle union des partis de gauche.
« La NUPES, telle qu’elle a été constituée pour les élections législatives sous la volonté hégémonique de LFI, est devenue une impasse » et « ne reflète pas l’immense travail que peuvent fournir les militants de toutes nos forces politiques pour construire un projet à la hauteur des défis de la crise du capitalisme, un projet de transformation sociale, écologique et démocratique majoritaire dans le pays » précise le PCF. « Nous voulons rassembler le peuple, le monde du travail, la gauche. Il est temps de construire un rassemblement qui soit utile, respectueux de nos différences et de toutes les forces vives de notre société, un nouveau front populaire qui porte les exigences du monde du travail pour battre la coalition présidentielle, les autres forces de droite et l’extrême droite et relever les défis de notre siècle. L’heure est à une riposte inédite contre les intégrismes et les fascismes. »
Un divorce sous fond d’instrumentalisation du conflit israélo-palestinien
« Dans la dernière période, les insultes de dirigeants de LFI, comparant la direction du PCF à des collaborationnistes nazis sont à ce titre inadmissibles et ont indigné largement, car elles banalisent l’extrême droite et cherchent à diviser la gauche » reproche le parti. « Le refus récent de qualifier d’actes terroristes les atrocités commises par le Hamas, délibérément à l’encontre de civils, affaiblit les rassemblements nécessaires pour la paix au Proche-Orient et la lutte contre les crimes de guerre de l’armée israélienne. »
Prenant ses distances officiellement avec la NUPES, le PCF rêve désormais d’un « Nouveau Front Populaire » davantage à son image; un affrontement entre les partis de gauche qui n’est pas nouveau comme nous le rappelait en avril dernier, la tête de liste du PCF aux élections européennes de 2024, Léon Deffontaines.
Une guerre d’égo entre partis qui parait toutefois de plus en plus artificielle pour les électeur-trices qui voient les forces de gauche s’éparpiller une nouvelle fois, afin de justifier aux prochaines élections européennes, des candidatures de tous les petits partis. En 2019, la campagne pour les européennes du Parti communiste qui avait décidé de reprendre son autonomie, n’avait pourtant réuni que 2,49% des voix et ne permettait pas d’envoyer des élus au Parlement européen.
